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© AFP/Kazuhiro Nogi
Des Japonais rassemblés épellent le mot "Thank You" après la désignation par le CIO de Tokyo comme ville hôte des JO de 2020
Tokyo est sortie peu à peu dimanche de sa nuit olympique de rêve en faisant une promesse: réaliser de beaux jeux 2020 pour tourner la page du tsunami et vaincre les affres de l'accident nucléaire.
Pour la plupart endormis lorsque le président du CIO, Jacques Rogge, a annoncé la victoire tokyoïte depuis Buenos Aires à 05H00 du matin (heure japonaise), les Nippons ont souvent pris connaissance de la nouvelle au réveil.
"J'ai vu ça à la télé en me levant. Je ne suis pas un grand fan de sport, mais c'est une très bonne nouvelle pour Tokyo", expliquait souriant Gaku Murakami, venu amuser ses deux filles dans un parc du centre de Tokyo.
Ce jeune père de famille n'a pas connu les jeux de Tokyo de 1964, mais comme tous les Japonais il connaît la force symbolique d'un événement qui avait marqué le retour de l'archipel dans le concert des nations et soutenu sa reconstruction économique après la défaite de 1945.
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Des Japonais sont rassemblés pour célébrer la désignation par le CIO de Tokyo comme ville hôte des Jeux Olympiques d'été de 2020, le 8 septembre 2013 à Tokyo
"Les jeux de 2020 pourraient aussi nous aider à trouver un nouvel élan, après une passe économique difficile et surtout le séisme de 2011 et l'accident de Fukushima", ajoute cet employé de commerce.
Cet espoir revenait sur toutes les lèvres quelques heures après l'annonce, que ce soit auprès des Tokyoïtes rencontrés dans la rue ou des responsables politiques et des milieux d'affaires dont les réactions passaient en boucle dans les médias.
Le ciel avait beau être très sombre dans la capitale dimanche, la chaîne publique NHK montrait l'image d'un arc-en-ciel, saisi au vol dans les cieux tokyoïtes au moment même où le CIO dévoilait la bonne nouvelle.
"C'est un rêve pour les enfants. Je remercie tous les Tokyoïtes et je voudrais que ces jeux apportent ne serait-ce qu'un peu d'aide à la reconstruction et au redressement du nord-est sinistré en mars 2011", se réjouissait le gouverneur de Tokyo, Naoki Inose.
Son prédécesseur, le très nationaliste et haut en couleur Shintaro Ishihara, soulignait que son équipe avait "bien fait de maintenir allumée la flamme de la candidature de Tokyo". Après l'échec retentissant de la candidature pour 2016, écrasée par Rio de Janeiro, l'adhésion du peuple nippon et la victoire étaient loin d'être assurées.
Mais la volonté de rebondir des catastrophes de 2011 pourrait, paradoxalement, avoir fourni le "supplément d'âme" qui manquait à une candidature reconnue unanimement solide sur les plans techniques et financiers.
Ce, même si quelques voix, dans les médias alternatifs et les associations citoyennes, s'inquiètent qu'une chape de plomb ne retombe sur toutes les informations liées à Fukushima, pour ne pas gâcher la fête en préparation.
"A partir de maintenant, le monde industriel est obligé d'aller vers plus de transparence" sur la situation à la centrale accidentée, a toutefois prévenu Tadashi Okamura, le patron de la Chambre de Commerce et d'Industrie.
Et si larmes il y a, Tokyo veut qu'elles ne soient ni de colère ni de tristesse, mais de joie et d'émotion, comme celles versées dimanche par la redoutable lutteuse Saori Yoshida , triple championne olympique de lutte en catégorie 55 kg.