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Véritable dynastie de la voile, la famille brésilienne Grael, qui navigue aux JO depuis 1968 et a amassé sept médailles, dont cinq pour le seul Torben, sera encore présente à Rio avec sa fille Martine et son fils Marco, réelles chances de nouveau podium à domicile.
"C'est la troisième génération qui naviguera aux Jeux, se réjouit Torben Grael , légende brésilienne de la voile avec deux titres à Atlanta en 1996 et Athènes en 2004, en Star.
En 1996, son frère Lars remportait son deuxième bronze en Tornado, après Séoul en 1988.
"Mes oncles ont navigué en Star à Acapulco aux JO-1968 et en Soling à Kiel en 1972, aux JO de Munich. J'ai commencé à naviguer avec eux, ils ont été mes coaches sur plusieurs Jeux", raconte Torben.
"Ensuite, c'est mon frère Lars qui m'a coaché et cette fois, je vais coacher ma fille Martine et mon fils Marco... C'est un grand honneur d'avoir ses enfants qui disputent les JO", ajoute ce marin de 55 ans, à la voix calme.
Martine, 25 ans, navigue avec Kahena Kunze en 49er, un équipage deuxième début mai à Hyères (France) à la Semaine olympique, répétition générale avant les Jeux qui rassemble les meilleurs bateaux du monde.
"Elle a réalisé une superbe campagne. Mes enfants ont tous deux de bonnes chances à Rio, surtout Martine", se félicite le papa.
Martine, tête bien faite qui veut devenir ingénieur en environnement, a en effet été sacrée championne du monde en 2014 et vice-championne du monde en 2015, comme en 2016.
Marco, qui étudie lui la "business administration", navigue aussi en 49er, un dériveur à deux équipiers, avec Gabriel Borges. L'équipage n'a terminé que 17e aux derniers Mondiaux aux Etats-Unis, et 13e à Hyères.
"Nous naviguons dans des équipes différentes et nous sommes en mesure d'échanger des informations qui nous aident tous les deux", explique Martine.
- Passion de famille -
Dans la famille Grael, peut-on s'intéresser à autre chose qu'à la voile ? "Nous avons donné aux enfants le goût de la voile, mais ils sont venus seuls vers la compétition. Leurs meilleurs amis ont commencé à régater. Donc, pour rester avec eux, ils les ont suivis", poursuit Torben, également multiple champion du monde et pilier de la Coupe de l'America.
"Ils ont tous les deux interrompu leurs études pour préparer les Jeux. Je sais d'expérience que c'est très dur de concilier les deux, j'ai mis presque dix ans à finir mes études d'ingénieur. Et j'espère qu'ils reprendront l'université après", ajoute-t-il.
"Il n'est pas donné à tout le monde d'avoir son père en charge de l'équipe. Mais il nous donne de bons conseils", souligne Martine.
"Je n'aimerais pas qu'il prenne des décisions qui semblent me favoriser", ajoute Marco.
Chez les Grael, d'origine danoise, la passion de la voile est venue du grand-père maternel, qui avait racheté "Eileen", un six mètres médaillé avec le Danemark aux JO de Stockholm en 1912.
"Nous avons tous commencé à naviguer avec lui, puis ils nous a offert notre premier voilier. Ensuite, mes deux oncles ont été pour nous une grande inspiration", raconte Torben.
Naviguer à domicile, dans la baie de Guanabara, peut-il apporter un avantage à ses enfants ? "Avant, ça pouvait être un avantage. Je me souviens être arrivé à Barcelone (1992) trois jours avant les Jeux".
Et le Brésil était reparti bredouille de Catalogne alors que les Espagnols avaient remporté quatre titres.
"Mais désormais, toutes les grosses équipes ont fait des repérages du plan d'eau de Rio depuis trois ans. Donc, l'avantage de naviguer à la maison a un peu disparu. En plus, les Brésiliens auront beaucoup de pression sur leurs épaules", dit-il encore.
Dans ces conditions, "si le Brésil obtient une médaille, ce sera bien. Deux ce serait mieux et avec trois, nous égalerions le record d'Atlanta, où nous avions obtenu deux médailles d'or et une de bronze".