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Qui aurait parié sur elle? Monica Puig a offert à Porto Rico sa toute première médaille d'or olympique en créant une surprise majuscule samedi en finale du simple dames des Jeux de Rio, où elle a écoeuré l'Allemande Angelique Kerber, N.2 mondiale, 6-4, 4-6, 6-1.
"J'ai écrit l'histoire et cela vaut de l'or", s'est réjouie la jeune femme (22 ans, 34e mondiale), dont le seul titre chez les professionnels était jusque-là une victoire au tournoi de Strasbourg en 2014.
"A chaque match, je me suis améliorée, j'ai joué plus vite, plus fort, en prenant confiance en moi. Et j'ai atteint l'un de mes plus grands rêves", a-t-elle ajouté après avoir dompté la championne d'Australie en deux heures et neuf minutes.
En état de grâce, trouvant les lignes du court avec son jeu audacieux et tout en puissance, Puig a écoeuré Kerber, pourtant victorieuse en Australie et finaliste du dernier Wimbledon.
Et l'Allemande, qui a fait appel au kiné à la fin du premier set pour un problème de dos, s'est finalement inclinée après avoir sauvé plusieurs balles de match.
L'air de ne pas y croire, Puig a lâché sa raquette et pris sa tête à deux mains, les larmes aux yeux. Elle s'est accroupie sur le court, avant de saluer le public, où l'on pouvait voir de nombreux drapeaux de Porto Rico.
- Un chien nommé 'Rio' -
Jamais aucune femme représentant l'archipel des Caraïbes (3,5 millions d'habitants environ) n'était montée sur un podium olympique. Et jusqu'ici, ce territoire associé aux Etats-Unis, mais farouchement indépendant, n'avait remporté que huit médailles olympiques, dont aucune en or.
Avec cette victoire, la plus belle de sa jeune carrière, Monica Puig succède au palmarès à l'Américaine Serena Williams et elle peut rêver de grimper les échelons dans la hiérarchie mondiale.
"Cette médaille me donne confiance sur ce que je suis capable de réussir. J'espère m'en servir pour grimper au classement, mais pour le moment je veux savourer", a dit la Portoricaine.
Rien ne laissait présager un tel parcours pour Puig, pas même le fait qu'elle ait appelé son chien "Rio" fin juillet.
Mais la jeune femme, qui vit à Miami et possède de lointaines racines espagnoles, a pris confiance au fil du tournoi, éliminant les têtes d'affiche une à une: la Russe Anastasia Pavlyuchenkova (19e), l'Espagnole Garbine Muguruza (4e), vainqueur de Roland-Garros, puis Kvitova, double championne de Wimbledon (2011, 2014), en demi-finale.
Cette dernière s'est rattrapée samedi en battant l'Américaine Madison Keys (7-5, 2-6, 6-1) pour décrocher la médaille de bronze. Et elle a pris place sur le podium aux côtés de Kerber et Puig pour vivre ce moment historique: la toute première diffusion de l'hymne portoricain aux jeux Olympiques.