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Maigrir ou grossir, il faut choisir: dominateur chez les moins de 63 kg en taekwondo, le Sud-Coréen Lee Dae-hoon a dû s'adapter pour son rêve de Graal olympique, entre perte de poids fatale pour sa musculature et prise de poids démesurée.
Au taekwondo, comme dans d'autres sports de combat, certaines catégories de poids ne sont pas au programme olympique. On passe ainsi de huit à quatre catégories pour cet art martial d'origine sud-coréenne aux JO depuis 2000.
Pour Lee Dae-hoon, la question s'est posée pour les Jeux de Londres en 2012: champion du monde 2011 en moins de 63 kg, il s'est décidé pour la catégorie inférieure des moins de 58 kg. Un choix qu'il regrette encore aujourd'hui.
"Même lorsque j'ai retrouvé mon poids après les JO, j'ai eu du mal parce que j'avais perdu beaucoup de muscle", raconte Lee à l'AFP, après une séance au Centre national d'entraînement de Corée à Séoul.
Dans la balance, il avait alors estimé que sa taille constituait un avantage sur ses adversaires des 58 kg. Son pari avait failli réussir dans la capitale britannique, Lee échouant seulement en finale contre l'Espagnol Joel Gonzalez . Un échec que l'intéressé attribue à sa perte de poids: son régime avait sapé son énergie et il avait manqué de puissance.
De retour chez les moins de 63 kg, il décroche à nouveau le titre mondial en 2013, et se repose le dilemme en vue des JO-2016.
- Au dojo à 4 ans -
Pour Rio, il a tiré les conséquences et fait avec ses entraîneurs le choix inverse: monter de catégorie chez les moins de 68 kg.
Un yo-yo peu évident à gérer, mais Lee assure avoir "gagné en confiance" en se mesurant à des adversaires plus puissants.
A 24 ans, il s'avance en N.2 mondial derrière le Russe Alexey Denisenko, avec la pression sur ses épaules de tout un pays où ce sport est roi.
"Beaucoup disent que je suis l'espoir numéro un pour remporter l'or olympique, mais je pourrais perdre et rentrer bredouille", prévient-il.
"Je ferai de mon mieux à chaque combat et, en même temps, je veux profiter des Jeux à plein".
L'or olympique viendrait récompenser sa carrière et le conforterait au rang de légende de la discipline.
A peine sorti de la toute petite enfance, il y a 20 ans, Lee s'est essayé à ce sport dans l'académie de taekwondo de son père à Séoul.
A 18 ans, il est devenu le plus jeune membre de l'équipe sud-coréenne, remportant en 2010 l'or aux Jeux asiatiques à Canton (Chine).
Il a ensuite ajouté à son palmarès deux titres de champion du monde (2011 et 2013), une autre médaille d'or aux Jeux asiatiques (2014 à Incheon, en Corée du Sud) et deux titres de champion d'Asie.
Si la Corée du Sud a dominé les premières compétitions de taekwondo aux JO (10 titres sur 32 possibles), la discipline s'est internationalisée et Lee devra se méfier à Rio, outre de Denisenko, du Belge Jaouad Achab ou encore du Mexicain Saul Gutierrez.