Happy Birthday : |
Des jambes infiniment longues et un énorme appétit: Haby Niaré s'est offert l'argent pour ses premiers jeux Olympiques, vendredi à Rio, et compte bien enrichir davantage le palmarès du taekwondo français.
A 23 ans, l'athlète d'origine sénégalaise est devenue la 6e taekwondoïste tricolore à monter sur le podium olympique, même si, évidemment, elle était venue pour l'or.
Sa défaite en finale (13-12) face à la championne du monde 2015, la Sud-Coréenne Oh Hye-ri, nettement plus expérimentée, l'a plongée immédiatement dans la déception, mais après quelque minutes, elle a pris la mesure de sa performance.
"Je me suis rendue compte que c'était très beau ce que je venais de faire. Je suis médaillée olympique, c'est énorme. Je plane encore", a-t-elle lancé avec un très large sourire.
"J'ai compté avec le kiné tous les entraînements que j'ai fait. On est à peu près à 4000 entraînements dans ma vie. J'ai 23 ans et je me suis entrainée 4000 fois! C'est énorme. Il y avait intérêt à ce qu'il y ait une médaille olympique. C'est un cadeau que je me fais à moi-même".
Si Haby Niaré s'est hissée en finale des JO, c'est surtout grâce à son incroyable jeu de jambes. "Le taekwondo, c'est l'escrime des jambes", relate à l'AFP la sportive, agent d'escale à la SNCF.
"J'ai des qualités dans ce sport, j'ai la chance d'avoir des longues jambes et d'avoir un tempérament de quelqu'un qui ne lâche rien. C'est bien si t'as des longues jambes et si t'as la rage aussi!"
- Un papa lutteur -
A ce jeu-là, Haby Niaré a vite accroché quand elle avait 10 ans, alors qu'elle se passionnait pour le hip hop, une danse qu'elle adore toujours autant.
Très vite, l'enfant de Mantes-la-Jolie a montré de grandes capacités de combattante, un trait de famille. Son papa, ancien chauffeur de bus aujourd'hui à la retraite, a été plusieurs fois champion du Sénégal de lutte sénégalaise.
"Tout le monde le redoutait, raconte-t-elle avec fierté. J'ai essayé de faire un combat avec lui, j'ai jeté l'éponge!"
Haby Niaré est la benjamine d'une fratrie de sept enfants et la seule à briller dans le sport de haut niveau.
En 2010, elle rentre à l'Insep et en 2013, elle est sacrée championne du monde, à 20 ans.
En difficultés à cause de son genou gauche en vrac, elle a subie deux opérations et retournera sur la table d'opération après les Jeux pour se faire poser une prothèse.
Mais avant cela, cette +accro+ de la sieste compte bien aller présenter sa médaille d'argent à son autre pays, le Sénégal.
"Je n'y suis allée qu'une fois, en 2012. Ca a été un coup de coeur, vraiment. J'ai aimé mon pays et mon village qui se trouve à 10 heures de route de Dakar, à la frontière de la Mauritanie, dans la cambrousse. C'est là qu'on se rend compte qu'en ayant rien du tout, on peut être heureux".
Ensuite, elle se remettra en chemin pour aller chercher l'or en 2020 à Tokyo.