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Les rugbymen fidjiens sont entrés dans l'histoire de leur pays en lui apportant sa première médaille olympique, qui plus est en or, en écrasant en finale les septistes britanniques 43 à 7, jeudi à Rio.
Ils étaient attendus, soumis à une immense pression, et ils l'ont fait! Soixante ans après avoir envoyé leurs premiers athlètes aux JO de Melbourne, les Fidjiens ont enfin fait rentrer leur archipel peuplé de quelque 900.000 habitants au palmarès olympique, en profitant de l'introduction du rugby à VII aux JO.
L'or était promis aux hommes du Pacifique qui écrasent le Circuit mondial depuis deux ans grâce à leur densité physique et leurs capacités techniques hors du commun.
Loin d'être inhibés, ils ont encore fait étalage de leur talent durant les trois jours de compétition, illuminant le tournoi par leurs passes après contact et leur gestuelle improbable.
Assez ironiquement, ce succès doit beaucoup à un Anglais, Ben Ryan, aux commandes pendant six ans du VII de son pays avant de débarquer en 2013 aux Fidji. A sa disposition, des joueurs hors normes mais des moyens financiers très limités et des infrastructures précaires.
Héros aux Fidji, Ryan a su optimiser tout le potentiel de ses joueurs et ses ressources à disposition, apportant rigueur et professionnalisme dans l'encadrement de l'équipe, pour hisser le pays au pinacle de la planète "Sevens".
Jeudi, il avait envoyé un message simple avant la finale: "Jouons librement, voyons si nous pouvons jouer sans entrave pour le plus grand match de notre histoire."
Ses quelques mots ont été suivis à la lettre. Les Britanniques étaient menés 29 à 0 à la pause, après avoir encaissé cinq essais.
- La promesse japonaise -
Face au rouleau-compresseur, les Britanniques n'avaient plus qu'à essayer de sauver l'honneur, ce qu'ils firent grâce à Dan Norton.
Pour eux, l'argent est déjà une belle récompense au terme d'un tournoi abouti. La sélection britannique est effectivement habituellement éclatée entre Anglais, Gallois et Ecossais sur le Circuit mondial et ceux-là ne se sont réunis que pour l'occasion des JO.
Ils ont réussi l'exploit de renverser en demies l'Afrique du Sud (7-5), étiquetée comme la principale rivale des Fidji mais qui devra se contenter du bronze.
Derrière les artistes fidjiens, le premier tournoi olympique de l'histoire restera surtout marqué par l'incroyable parcours des Japonais, qui terminent 4e place. Les rugymen de l'archipel ont impressionné, comme leurs homologues à XV l'avaient fait pendant la Coupe du monde, l'automne dernier.
S'ils se sont largement inclinés contre l'Afrique du Sud pour la 3e place (54-14), ils ont fait le plein de confiance pour la saison prochaine, en vue de leur intégration dans le Circuit mondial.
Leur justesse technique, leur organisation collective et aussi leur condition physique ont impressionné et placent déjà l'équipe de Lomano Lemeki parmi les nations les plus dangereuses de l'exercice à venir.
Une montée en puissance parfaite à trois ans de la Coupe du monde à XV au Japon et à quatre ans des JO de Tokyo.