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Des cris, des larmes de bonheur et la fête dans les rues: les Fidji ont basculé vendredi matin dans une indescriptible allégresse après le triomphe de leurs rugbymen à Rio et cette première médaille olympique de l'histoire fidjienne.
La vie sur le petit archipel du Pacifique s'était arrêtée au début de la finale contre la Grande-Bretagne.
Mais il n'a pas fallu attendre la fin du match pour que les premiers feux d'artifice soient tirés. A la mi-temps, les Britanniques étaient menés 29 à 0, l'affaire était pliée, la fête pouvait commencer.
L'archipel a finalement basculé dans une folie contagieuse au coup de sifflet final (43-7), synonyme de première médaille olympique pour les Fidji, du plus beau métal qui soit.
"C'est le plus grand jour de l'histoire des Fidji. Tout le monde fait la fête", explique le photographe Feroz Khalil, qui a suivi la finale sur un écran géant installé dans le principal stade de Suva.
"C'est fou. Tout le monde chante, pleure. Les larmes coulent partout. Je suis tellement heureux."
Dans un message à la nation envoyé depuis Rio de Janeiro, où il avait assisté à la finale olympique, le Premier ministre Voreqe Bainimarama a affirmé que "tous les Fidjiens se réjouissent", partout dans le monde.
"Jamais l'esprit fidjien n'avait été élevé aussi haut. Jamais auparavant n'avions nous été une si grande nation", a-t-il poursuivi.
-'Une force unificatrice'-
Aux Fidji, le directeur général de la Fédération fidjienne de rugby John O'Connor affirme à l'AFP que la quasi totalité des 900.000 Fidjiens ont suivi la finale à la télévision, sur l'une des 110 îles habitées de l'archipel.
"Tout le monde est à fond. Partout où il y avait une télé dans un village, il y avait du monde devant", dit-il. "Ils étaient 2.000 dans le principal stade devant un écran géant. Certains vont peut-être au travail ce matin, mais je doute qu'ils soient très productifs."
Dans la capitale Suva, le trafic était complètement paralysé, les rues envahies d'habitants en liesse.
L'atmosphère était déjà festive avant l'aube, après la qualification en finale aux dépens des Japonais. Un succès qui garantissait déjà une médaille.
"La victoire est vraiment un événement historique pour les Fidji", explique Shailendra Singh, ancien journaliste sportif devenu enseignant à l'Université du Sud-Pacifique (USP) des Fidji.
"Le rugby à VII est plus qu'un jeu, c'est une force unificatrice", estime-t-il, alors que le pays a connu quatre coups d'Etat en 30 ans. "Toute la nation, les jeunes, les personnes âgées, les femmes, les enfants, les adultes, quelle que soit leur couleur politique, vont célébrer ensemble ce titre."
-'Cette victoire vivra longtemps'-
Pour Rajesh Chandra, vice-président de l'USP, cette victoire montre surtout qu'un petit Etat du Pacifique "peut passer outre sa petite taille, son manque de ressource et ses autres handicaps pour damer le pion aux grandes nations".
Il s'agit de la deuxième médaille olympique d'une petite nation insulaire du Pacifique 20 ans après l'argent récolté par Paea Wolfgram m.
Le boxeur tongien, qui s'était incliné en finale des super-lourds à Atlanta face à l'Ukrainien Wladimir Klitschko, a salué vendredi l'or fidjien.
"Moi je sortais de nulle part mais on voit bien que cela fait 20 ans que ces gars se préparent pour ça", a-t-il déclaré à l'AFP à Auckland.
"Je savais qu'ils seraient là pour écrire l'histoire. On dit que l'histoire s'écrit quand l'opportunité croise la préparation. C'est exactement ce qui s'est passé", a-t-il ajouté, tout en regrettant que ses successeurs insulaires sur le podium olympique ne soient pas tongiens.
Dans une rue de Suva, Dan Nabuli, un inconditionnel du rugby, le proclame: "Cette victoire vivra très longtemps dans l'esprit de tous, en particulier dans celui de nos enfants.
Avant de s'emporter: "Car un petit Etat insulaire du Pacifique vient de remporter l'or!"