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A vingt secondes près, les septistes français ont cru tenir une demi-finale olympique qui leur a finalement échappé face aux Japonais (12-7), signant une cruelle désillusion mercredi à Rio.
Le couperet de la pluie qui avait menacé toute la journée au-dessus du stade Deodoro était finalement tombé, et c'est le coeur délavé que les Bleus de Terry Bouhraoua ont quitté la pelouse, dégoûtés d'avoir laissé filer un rêve si palpable.
"Ca fait mal, quatre années de labeur pour ça... C'est dur", murmure le pilier Damien Cler, les yeux embués et encore incrédule du scénario cauchemardesque qui s'est déroulé quelques minutes plus tôt.
"C'est douloureux. Le rêve s'effondre", abonde l'entraîneur Frédéric Pomarel. "Je savais que ce serait un match difficile car les Japonais progressent bien. Je savais aussi que mes joueurs avaient un peu plus la trouille au ventre que d'habitude."
Il y a tant de regrets à nourrir. Lancés par une victoire 26 à 5 contre l'Espagne dans la matinée, titulaires de la deuxième place de leur poule, les Bleus s'étaient offert un quart a priori abordable contre les Japonais, la sensation du tournoi.
Quinzième nation mondiale, les Japonais n'intégreront le Circuit mondial que la saison prochaine et n'ont disputé que cinq tournois majeurs cette année. De quoi hériter d'une étiquette de bizuth, il est vrai rapidement décollée par la sensationnelle victoire mardi contre la Nouvelle-Zélande (14-12).
- Un travail à finir -
Menés 7 à 0 à la pause après un essai de Damien Cler, les Japonais ont fait preuve de maîtrise pour revenir au score, par Lote Tuqiri, en seconde période. Avant qu'un essai de Goto à 20 secondes de la fin ne viennent refermer le cercueil des ambitions françaises et propulsent les Rouge et Blanc en demies face aux Fidji.
"Les Japonais ne font pas grand-chose mais c'est aussi ça le VII. C'est savoir jouer avec les éléments, comme la pluie", a souligné Pomarel. "Je leur dis bravo car ils ont réussi ce que l'ont voulait faire. Je savais qu'une équipe parviendrait à s'infiltrer."
Comme leurs homologues féminines, les troupes de Terry Bouhraoua s'arrêtent donc aux portes du dernier carré, un résultat décevant au vu de la configuration du tournoi, mais conforme à leur rang dans la hiérarchie mondiale (11e).
Avant de tirer le bilan de la conduite du projet olympique français, déclenché en 2010 quand d'autres nations avaient pris les devants, les Français doivent terminer leur travail à Rio alors qu'une cinquième place est encore possible.
Cela passera d'abord jeudi (18H30 françaises) par un premier match de classement contre la Nouvelle-Zélande, en plein marasme après un tournoi raté.
"Je ne sais pas ce qu'il va se passer. Les joueurs fonctionnent beaucoup au moral", souligne Pomarel.
"J'espère qu'on va aller au-delà de notre tristesse. Je sais que ça va être très difficile. Si on est des bonhommes dignes de ce nom, avec les valeurs que l'on revendique depuis le départ, on doit montrer mieux que ce que l'on a fait là", poursuit-il. "Je vais essayer de tirer sur ces ficelles. Mais je ne garantis rien."