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Ancienne élève de Philippe Lucas , elle n'est venue au pentathlon moderne que tardivement, animée d'un rêve olympique contrarié: Élodie Clouvel l'a assouvi en s'offrant la médaille d'argent à Rio vendredi.
"J'arrêterai pas le pentathlon tant que je n'aurai pas de médaille olympique! Jusqu'à 60 ans (s'il le faut)!", plaisantait-elle à quelques mois de l'échéance olympique. Sa façon d'exprimer son profond attachement aux JO.
Revenons huit ans en arrière. Clouvel, pas encore vingt ans, nage alors aux côtés de Camille Lacourt , encore inconnu, sous les ordres de Philippe Lucas , à Canet-en-Roussillon. "Un entraîneur en or", se souvient celle qui avalait jusqu'à 18 km par jour à l'époque. "Ca m'a vraiment forgée mentalement, j'en garde un super souvenir."
Mais en 2008, elle passe à côté de la qualification olympique et les Jeux de Pékin se font sans elle.
Une déception majuscule et un tournant pour la Stéphanoise de naissance, qui a grandi bercée par le sport (ses parents sont champions de France d'athlétisme) et "rêve vraiment des Jeux depuis toute petite".
Repérée par la Fédération française de pentathlon moderne, elle fait le grand saut. Et découvre, à vingt ans, trois disciplines qui lui étaient jusqu'alors inconnues: l'escrime, l'équitation et le tir. "Le challenge du pentathlon, ce défi de se qualifier pour les JO en quatre ans, ça m'a plu et j'ai foncé", raconte-t-elle. "C'était un peu les Jeux à tout prix, peu importe le sport."
Huit ans plus tard, le pari est réussi: à 27 ans, oubliée sa 31e place aux Jeux de Londres, Clouvel monte sur la deuxième marche du podium olympique à Rio, moins de trois mois après l'argent, déjà, aux Mondiaux de Moscou, et un an après l'argent, encore, aux Championnats d'Europe.
- Rio lui réussit -
Partie douze secondes derrière la Polonaise Oktawia Nowacka, finalement troisième, elle n'a été devancée que par l'Australienne Chloe Esposito, impériale derrière son pistolet laser dans la dernière épreuve associant course à pied et tir.
Dès jeudi à l'escrime, où elle a pu profiter de son allonge - elle fait plus d'1,80 m - et de son profil de gauchère, elle avait pris un bon départ (7e). Une entame solide confirmée en natation (2e), sous le soleil de Deodoro, et surtout en équitation. Sur un parcours de saut d'obstacles qui a fait beaucoup de dégâts, la Française n'a renversé qu'une barre, dans une épreuve qui lui joue pourtant régulièrement des tours.
Rio lui réussit décidément bien. C'est déjà sur les terres cariocas qu'elle avait obtenu sa première victoire en Coupe du monde, en 2012, trois ans seulement après s'être mis au pentathlon.
"J'adore cette ville, l'ambiance, les Brésiliens. Le Corcovado, c'est mon lieu préféré. C'est une destination qui me fait vraiment rêver", raconte-t-elle.
La tête d'affiche du pentathlon tricolore, qui espère "sortir (son) sport de l'ombre avec une médaille olympique", lui offre en tout cas la toute première en individuel de son histoire. Déjà habituée des plateaux télé, celle qui se rêve actrice une fois sa carrière sportive bouclée, va sans doute attirer encore un peu plus la lumière.
Les plateaux de cinéma devront toutefois encore un peu attendre. Au minimum quatre ans. "J'ai envie d'aller chercher plus loin et plus haut. Je vise déjà Tokyo" où se dérouleront les prochains jeux Olympiques en 2020, prévient-elle.
Les Bleus, avec Valentin Belaud, son compagnon, et Valentin Prades, peuvent transformer l'essai argenté de Clouvel dès samedi.