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Alexander Lesun a renoué avec la tradition russe en devenant champion olympique de pentathlon moderne, samedi à Rio, où le Français Valentin Prades a manqué le podium pour un souffle.
Lesun (1479 points) s'est imposé sept secondes devant l'Ukrainien Pavlo Tymoshchenko et onze devant le Mexicain Ismael Marcelo Hernandez.
Parti avec 21 secondes de retard sur le troisième provisoire au départ de la dernière épreuve, associant course à pied et tir, Prades (23 ans), N.2 mondial, n'a échoué qu'à une seconde de Hernandez au prix de dernières centaines de mètres de feu.
"J'ai commencé à y croire à 200 m (de l'arrivée), je me suis dit: +Là, ils sont en train de craquer+. Mais je n'arrive pas à revenir dans la dernière ligne droite. Je suis un mètre derrière (le troisième) et j'y reste", a-t-il expliqué.
"Je suis très déçu. Le pentathlon, c'est vraiment beaucoup de sacrifices. (Les JO) c'est une fois tous les quatre ans, donc je suis vraiment triste", a ajouté Prades.
Placé en embuscade, en septième position, après l'escrime, dont il a terminé quatrième, et la natation (18e), c'est le saut d'obstacles qui lui a coûté cher. Ses trois barres renversées l'ont fait reculé au 14e rang, à 40 secondes de la tête, et 21 secondes du bronze virtuel.
"J'ai foiré mon équitation, c'est ça qui me coûte le podium sur la journée. Je fais une bonne escrime, je fais mon record en natation. Mais j'ai un cheval que j'ai du mal à appréhender", a-t-il regretté.
Les pentathlètes tirent au sort leur cheval pour l'épreuve de saut d'obstacles et n'ont que vingt minutes pour s'habituer à leur équidé.
- Lesun impérial en escrime -
S'élançant d'encore plus loin (52 sec de la tête, 33 sec du podium), Valentin Belaud, champion du monde 2016, n'a terminé que 20e, à près d'une minute du champion olympique.
Déjà un peu en retrait après l'escrime (12e), le N.3 mondial a nettement reculé avec la natation (32e temps, 22e provisoire), comme attendu. Pourtant bon cavalier, il n'a pas assez compensé à l'équitation en faisant tomber deux barres sous la pluie carioca.
Lesun (28 ans), double champion du monde (2012 et 2014) et invariablement sur tous les podiums mondiaux depuis 2010, replace lui le pentathlon russe au sommet.
Il y a quatre ans à Londres, la Russie, qui avait monopolisé les trois précédents titres olympiques messieurs (2000, 2004, 2008), avait été absente du podium pour la première fois depuis près de trente ans et les JO-1984.
Lesun a creusé l'écart dès l'escrime (1er avec 28 victoires sur 35 assauts) jeudi. Il a ensuite limité les dégâts en natation (22e) et au saut d'obstacles (trois barres tombées), pour filer vers la victoire au bout de l'épreuve combinée, malgré un tir un peu hésitant.
Pour le pentathlon français, l'aventure brésilienne reste belle, puisque Elodie Clouvel, en argent vendredi, lui a rapporté la toute première médaille olympique en individuel de son histoire.