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La carrière de Sun Yang a brassé ors olympiques, records du monde et scandales en tous genres. Mais l'enfant terrible de la natation chinoise espère rester dans la ligne à Rio, pour décrocher à nouveau les lauriers, comme ses compatriotes.
Le premier nageur champion olympique de Chine a traversé une olympiade mouvementée, à l'instar de la natation chinoise, si brillante à Londres mais rapidement rattrapée par les polémiques.
Le jeune homme de 24 ans a purgé en secret une suspension de trois mois en 2014 -annoncée après la fin de la sanction- pour avoir consommé un stimulant interdit, dont il a justifié la prise par des problèmes cardiaques.
Le négatif du palmarès de Sun Yang inclut un clash avec les autorités à propos d'une relation avec une hôtesse de l'air, de la détention pour avoir conduit une Porsche -percutée par un bus- sans permis, et une altercation avec une nageuse brésilienne aux derniers Championnats du monde à Kazan (Russie) en 2015.
A cette occasion, le natif de Hangzhou (est) a également fustigé l'hymne du Japon, rival de longue date de la Chine, qualifié de "moche". Dans le même temps, il ne participait pas à la finale du 1.500 m aux Mondiaux, prétextant un pépin au coeur.
Cela fait beaucoup sur les (larges) épaules du colosse de 1,98 m, propulsé star après ses exploits à Londres.
- Poisson pilote -
Il y a quatre ans, il a décroché l'or sur 400 m et 1500 m nage libre, record du monde à la clé, devenant le poisson pilote d'une délégation de nageurs chinois très performante (5 médailles d'or, 10 en tout).
Au Brésil, la Chine va envoyer une délégation record de 416 sportifs et elle attend une moisson d'or, qui devra encore passer par les bassins.
Aux côtés de Sun Yang, la jeune Ye Shiwen (20 ans) devra confirmer ses prouesses londoniennes, quand elle avait décroché l'or sur le 200 m et 400 m quatre nages.
Mais sa performance avait provoqué du remous hors des bassins: son chrono sur les 50 derniers mètres du 400 m était en effet meilleur que celui du champion olympique masculin sur la même catégorie, l'Américain Ryan Lochte .
Polémique entretenue par la suspension en avril pour quatre mois de l'accréditation du laboratoire national antidopage de Pékin par l'Agence mondiale antidopage (AMA).
En mars, des médias chinois avaient également rapporté que six sportifs avaient été contrôlés positifs à des produits interdits, dont deux cas au clenbutérol.
Le ressac a été violent. Ces révélations ont jeté le trouble sur la politique antitricheur de Pékin et, par ricochet, sur la natation, qui traîne comme un boulet certains antécédents.
- Le turbo Ning -
Sept nageurs chinois avaient été contrôlés positifs aux stéroïdes aux Jeux asiatiques-1994 de Hiroshima. En 1998, à l'occasion des Championnats du monde à Perth (Australie), la nageuse Yuan Yuan avait été arrêtée par les douanes australiennes en possession d'hormones de croissance dans ses valises...
Sun Yang sera le leader de la délégation chinoise au Brésil, mais son état de forme demeure incertain après son forfait aux Championnats nationaux en avril, pour cause de blessure à un pied.
A Santa Clara en juin, en Californie, il avait pourtant rappelé qu'il faisait toujours partie de la crème mondiale en remportant haut la main le 200 m nage libre, en signant l'un des meilleurs chronos de l'année... avant de se retirer de la finale du 400 m et du 1.500 m, sans explication.
Au Brésil, Sun Yang ne pourra pas se défiler, mais il aura fort à faire, surtout face à l'Italien Gregorio Paltrinieri, qui a couru en mai le deuxième 1.500 m le plus rapide de l'histoire des Championnats d'Europe.
Quant à Ye, après sa performance phénoménale à Londres, elle a raté le podium aux Mondiaux de 2013 et 2015. Les doutes sont d'autant plus grands après les Championnats nationaux, où son chrono sur le 400 m quatre nages était à des années-lumière de son record du monde... 22 secondes, précisément, une éternité.
Ning Zetao, qui a purgé une suspension d'une saison après un contrôle positif en 2011, devrait lui aussi porter haut les couleurs de la Chine, un an après avoir remporté le 100 m nage libre à Kazan.