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"Arrogant cynique", "immoral": les médias chinois sont vent debout lundi contre le nageur australien Mack Horton, médaillé d'or du 400 mètres libre, qui s'en est pris à son concurrent chinois Sun Yang en le traitant de "dopé".
Horton a remporté samedi à Rio le titre olympique du 400 m nage libre en battant le champion en titre Sun Yang. L'Australien de 20 ans avait cependant exprimé avant la course, et en termes peu amènes le fond de sa pensée sur son rival chinois, lequel était en larmes après la finale.
"Je n'ai pas de respect pour les dopés", avait-il lâché, après avoir expliqué ne pas avoir répondu à un salut du Chinois à l'entraînement.
Sun, 24 ans, double champion du monde en titre, avait été contrôlé positif en 2014 à une molécule destinée à prévenir les angines de poitrine et écopé de trois mois de suspension.
Ces déclarations ont déclenché une avalanche de réactions indignées sur les réseaux sociaux en Chine, où Sun, malgré ses déboires, reste un athlète-star adulé du grand public. Le hashtag #NePleurePasSunYang! dominait la plateforme Weibo (le Twitter chinois) tandis qu'apparaissaient dans la presse des commentaires teintés de nationalisme.
Le Global Times, quotidien lié au Parti communiste (PCC), a publié lundi un éditorial tançant "l'arrogance cynique" de Mack Horton, et jugeant que l'Australie devrait se sentir "embarrassée" par la victoire "scandaleuse" du nageur.
Ce n'est guère surprenant de "voir de tels actes non-civilisés surgir de ce pays", poursuivait le journal.
Avant d'expliquer: "Dans de nombreux livres sérieux écrits en Occident, l'Australie est mentionnée comme un pays aux marges de la civilisation" et fut naguère le "continent-prison" de l'Empire britannique.
- 'Clean Machine' -
Pendant ce temps, Mack Horton, interrogé agressivement par des journalistes chinois à Rio, n'a encore une fois pas mâché ses mots: "J'ai utilisé le mot +dopé+ car il a été testé positif!", a-t-il martelé, poussant des officiels chinois à exiger des excuses.
Mais les médias australiens ont eux farouchement défendu Horton, dont la photo publiée lundi en Une du Daily Telegraph était surmontée du titre: "Clean Machine": "Notre Superman montre au monde comment vaincre les dopés", insistait le journal de Sydney.
Même soutien du côté du Comité olympique australien, via un communiqué: "Il a parlé pour soutenir les athlètes +propres+. C'est quelque chose qui lui tient à coeur, bonne chance à lui!".
La polémique a enflé alors que les soupçons de dopage cristallisent les tensions à Rio, alors que près d'un tiers de la délégation russe a été privée de Jeux.
En natation la tension est encore plus palpable, plusieurs ex-dopés ayant finalement été autorisés à participer après avoir été préalablement interdits de compétition, comme la Russe Yulia Efimova, ou le quadruple médaillé olympique sud-coréen Park Tae-hwan.
Sun est bien retourné dans les bassins dimanche pour afficher le plus rapide temps des séries du 200 m libre... avant de s'en prendre à Horton: "Je suis propre. J'ai prouvé que j'étais propre. Nous ne devons pas nous préoccuper de ces ruses psychologiques à l'australienne".