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D'exploit en exploit, Michael Phelps continue de nourrir son incroyable légende : l'homme le plus titré de l'histoire des jeux Olympiques a croqué mardi à Rio ses 20e et 21e médailles d'or, portant son gargantuesque bilan à 25 médailles tous métaux confondus.
Dans cette soirée au goût d'éternité, le nageur de Baltimore a fait les délices de la natation américaine, gagnant en l'espace d'une heure le 200 m papillon puis le relais 4x200 m nage libre. Et pour parachever le festin des Etats-Unis, sa jeune compatriote Katie Ledecky a été sacrée sur 200 m nage libre.
En tenant compte du relais 4x100 m nage libre remporté dimanche, Phelps (31 ans) totalise désormais trois médailles d'or aux Jeux de Rio et son appétit va croissant : il doit nager mercredi les séries du 200 m quatre nages, puis celles du 100 m papillon jeudi. Samedi, enfin, il participera en principe au relais 4x100 m quatre nages, ce qui pourrait éventuellement porter son bilan total à 28 médailles dont 24 en or.
"L'autre nuit, je discutais avec Bob Bowman (son entraîneur) et il y a un truc qui m'est venu en tête: Ca fait un sacré paquet de médailles ! On a quand même beaucoup de médailles. C'est juste irréel", s'est amusé Michael Phelps devant la presse, à... une heure du matin!
- Boomer dans les bras -
Plus mûr, plus serein, Phelps a pris le temps de savourer le bonheur rare d'une telle soirée. On l'a vu exulter comme jamais au moment de reconquérir l'or olympique du 200 m papillon, sa distance fétiche, sur laquelle il avait perdu sa couronne en 2012 à Londres.
Il a aussi pris le temps de communier avec ses proches, médaille du "200 pap" au cou : grimpant sur l'estrade réservée aux photographes, il est allé embrasser sa fiancée Nicole Johnson, puis sa mère Debbie. Et il a tendrement embrassé son fils âgé de trois mois, en le prenant dans ses bras.
Lorsqu'il grandira, le petit Boomer Phelps se rendra sans doute mieux compte des performances de son héros de père : l'Américain est devenu mardi le premier nageur à remporter quatre médailles olympiques dans la même épreuve individuelle, résistant jusqu'au bout au Japonais Masato Sakai, médaillé d'argent, et au jeune Hongrois Tamas Kenderesi (19 ans).
Et malgré un programme de courses très rapprochées, Phelps a ensuite mené à bon port l'équipe américaine en assurant l'ultime relais après Conor Dwyer, Townley Haas et Ryan Lochte , qui avaient creusé une large avance (victoire en 7:00.66). La Grande-Bretagne a pris la médaille d'argent, et le Japon celle de bronze.
- Ledecky jusqu'à la nausée -
Phelps a aussitôt reçu l'ovation méritée du public du bassin olympique. Et ses partenaires l'ont entouré, renvoyant une image de communion dont le relais français, qui s'est entre-déchiré mardi autour du cas Yannick Agnel , ferait bien de s'inspirer.
Sorti de l'eau, Phelps s'est assis sur son plot de départ, éreinté mais heureux. Conscient d'être devenu, en l'espace d'une heure, l'un des héros des Jeux de Rio.
Katie Ledecky , elle, espère bien devenir son pendant chez les dames : déjà médaillée d'argent du 4x100 m libre à Rio, l'Américaine peut légitimement envisager de faire le triplé 200-400-800 m, exploit qui n'a plus été réalisé aux JO depuis 1968.
Malgré un plateau très relevé, elle a remporté mardi sa deuxième médaille d'or au Brésil en s'adjugeant le 200 m nage libre, deux jours après son titre sur 400 m nage libre. Elle a devancé la Suédoise Sarah Sjostrom, médaillée d'argent, et l'Australienne Emma McKeon, tandis que la Française Charlotte Bonnet a terminé huitième et dernière.
"Je suis quasiment sûre que c'est la fois où j'ai été le plus proche de vomir au beau milieu d'une course", a commenté Ledecky, qui a dû cravacher pour s'imposer.
Reste le 800 m, programmé vendredi, dont elle est championne olympique en titre. L'occasion de devenir la reine du bassin carioca, un statut que peut lui contester Katinka Hosszu : la Hongroise a pour sa part remporté mardi soir sa troisième médaille d'or à Rio, s'adjugeant le 200 m quatre nages après avoir déjà gagné le 400 m quatre nages et le 100 m dos.