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Florent Manaudou a perdu vendredi à Rio son titre olympique du 50 m libre, battu par le vétéran américain Anthony Ervin pour un centième de seconde, et c'est toute la natation française qui a maintenant la gueule de bois.
Même Michael Phelps s'est contenté de l'argent ! L'Américain aux 27 médailles olympiques a été battu pour l'or du 100 m papillon par le jeune Singapourien Joseph Schooling, de dix ans son cadet.
Le plus grand olympien de l'histoire, qui avait amassé quatre titres à Rio avant de concéder cette défaite dans la dernière course individuelle de sa carrière, a partagé l'argent avec le Hongrois Laszlo Cesh et le Sud-Africain Chad Le Clos (51.14).
"Michael m'a dit: +Bien joué, c'était une belle course+", a raconté Schooling. "Je lui ai dit de continuer quatre ans de plus, et il a dit: +Pas question!+ Avec un peu de chance, il changera d'avis."
"Non, c'est fini", a confirmé l'Américain. "Je serai à Tokyo (aux JO-2020) mais je ne nagerai pas. Je suis prêt à prendre ma retraite et heureux de le faire."
Samedi, Phelps devrait participer au relais 4x100 m 4 nages américain, qui ne voudra rien de moins que lui offrir des adieux à sa (dé)mesure.
- Larmes -
Pour Manaudou, l'argent n'est qu'un lot de consolation, même s'il est le premier nageur tricolore à rester sur le podium quatre ans après un titre olympique.
"Le sport ce n'est pas toujours gagner, c'est aussi perdre", a-t-il dit, au bord des larmes.
Lui qui était invaincu en grands championnats depuis deux ans (Euro-2014 et 2016, Mondiaux-2015, JO-2016) et qui avait réussi la meilleure performance mondiale de la saison (21.32) en demi-finales n'a pas nagé la course qu'il voulait.
A chaud, le Français a expliqué avoir senti un problème à la reprise de nage, après le départ. "J'étais trop haut au-dessus de l'eau et je n'arrivais pas à créer de la vitesse", a-t-il dit. "Quand ça ne va pas au bout des quinze mètres, on cogite beaucoup."
Manaudou comptait devenir le premier nageur tricolore à conserver un titre olympique, ce que sa soeur Laure n'avait pas réussi à faire à Pékin en 2008.
Désormais, la question de son avenir se pose. "Revenir ou ne pas revenir? Je ne sais pas", a confié le colosse de Marseille, qui a assuré "avoir besoin de souffler".
"Si j'arrête ce sera sûrement pour faire autre chose, un autre sport, une autre activité. Si je continue, c'est que j'aurais besoin de trouver des réponses à mes questions."
- Triplé -
Privée de cet or tant espéré, comme sur le relais 4x100 m nage libre (argent, avec déjà Florent Manaudou ), la France devrait terminer les épreuves de natation sans aucun titre pour la première fois depuis les JO-2000.
La semaine brésilienne des Bleus aura en fait été marquée par des échecs dans le bassin et des déchirements en interne.
Même sans un Phelps en or, les Etats-Unis ont brillé vendredi dans le bassin carioca avec trois titres.
La "rookie" Maya DiRado (200 m dos), avec quatre médailles au compteur pour ses premiers Jeux, s'est offert une victoire de prestige sur la Hongroise Katinka Hosszu .
Le vétéran Anthony Ervin , 35 ans, a renoué avec l'or olympique du 50 m libre seize ans après son titre à Sydney en 2000.
Enfin, l'incontournable Katie Ledecky a comme prévu écrasé le 800 m libre, effaçant son propre record du monde de deux secondes et terminant avec onze secondes d'avance sur sa dauphine.
Elle a réussi un triplé magique 200-400-800 m qui n'avait plus été fait aux Jeux depuis 1968.
Comme Phelps, Ledecky a décroché quatre médailles d'or et une d'argent à Rio et, comme lui, elle peut finir ses Jeux en beauté samedi avec le relais 4x100 m quatre nages.
Mais contrairement à Phelps, l'Américaine de 19 ans -onze titres consécutifs en grands championnats (JO et Mondiaux) depuis 2012!- sera probablement à Tokyo.