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Héros des Bleus depuis deux ans, Florent Manaudou entre vraiment en Jeux jeudi à Rio, où il tentera de devenir le premier nageur français à conserver un titre olympique tout en supportant la lourde charge de sauveur d'une équipe à la dérive.
Champion olympique surprise en 2012 du 50 m libre, Manaudou est favori sur sa distance fétiche. "Je sais que je suis un des favoris, voire le favori. Mais je ne me dis pas que j'ai gagné il y a quatre ans, ou l'an dernier, j'arrive avec autant d'envie que d'habitude, j'espère nager très vite", souligne le sprinteur.
"C'était mon rêve de gosse de faire les Jeux, je les ai déjà gagnés une fois, je n'ai plus rien à perdre, que du plaisir à prendre", assure Manaudou, 25 ans, invaincu en grands championnats depuis deux ans.
Cette quête personnelle se double d'une mission au nom du collectif. Les larges épaules du "petit" frère de Laure supportent toute la pression née des contre-performances et déchirements qui traversent l'équipe de France depuis le début de la semaine.
Il y a d'abord eu dimanche la perte du titre olympique avec le relais 4x100 m libre, malgré la présence de Manaudou. Les Tricolores ont été battus par des Américains nettement plus forts et revanchards. Sur le podium, médaille autour du cou, ils ont affiché des mines d'enterrement, résumant parfaitement l'ambiance.
Depuis le début de la compétition, les Bleus sont loin des podiums. Ils se sont même perdus dans des querelles entre nageurs et avec leur encadrement, pointé du doigt dans la gestion du relais 4x200 m libre messieurs, médaillé d'argent en 2012 et sorti dès les séries mardi.
- Une défaite en juillet -
Manaudou est donc seul au monde. Comme depuis l'été 2014, pour éviter le désastre.
Icône des magazines sur papier glacé et figure glabre des spots publicitaires, le colosse musculeux (1,99 m) a déjà démontré sa capacité à assumer ce rôle. Comme aux Mondiaux-2015 à Kazan (Russie), où il avait amassé trois médailles d'or, déjà dans le rôle de l'arbre qui cache la forêt...
Qui peut le menacer ? Manaudou détient la meilleure performance mondiale de l'année (21.42). Cette saison, seul le Brésilien Bruno Fratus a nagé plus vite, au départ d'un relais en décembre (21.37).
Champion olympique (2012), champion du monde (2015), champion d'Europe (2014, 2016)... Le Français a gagné tous les grands titres sur sa distance fétiche. Et est resté invaincu pendant deux ans. Jusqu'à ce meeting de préparation début juillet à Vichy, où il a été battu par l'Ukrainien Andrii Govorov.
Depuis, Manaudou est parti en stage. Il a perdu trois kilos, retrouvant la forme et la confiance.
Son grand rival, dès jeudi pour les séries et demi-finales avant la finale vendredi, sera Cameron McEvoy. Le jeune Australien a nagé vite cette année (21.44). Mais il sera nettement moins frais puisqu'il a également joué la carte du 100 m libre, ce qui lui a imposé trois courses supplémentaires.
Et puis il y a les Américains Nathan Adrian et Anthony Ervin , champion olympique en 2000 et toujours à la hauteur à 35 ans. Deux sacrés compétiteurs qui baignent dans l'euphorie portant Michael Phelps de record en record...