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"C'est 20 ans de travail": Mélina Robert-Michon, médaillée d'argent aux jeux Olympiques de Rio à 37 ans pour ses cinquièmes Jeux, a résumé par cette formule la longue attente qui a été la sienne.
Q: Quel est a été votre premier sentiment une fois la médaille acquise?
R: "Il y a eu énormément d'émotions, se dire +Enfin, ça y est, j'y suis!+. Même là, une demi-heure plus tard, c'est encore difficile (au bord des larmes). Je pense à mon compagnon Loïc, à ma fille Elyssa (6 ans la semaine prochaine, NDLR), à mon coach Serge Debié, à mon préparateur Jérôme Simian. Et toute ma famille évidemment, ceux qui sont là quand c'est bien, quand ce n'est pas bien. Je suis là grâce à eux et j'ai hâte de pouvoir tout partager avec eux."
Q: Vous avez entamé le concours tambour battant...
R: "J'étais la première à lancer, c'était un signe et il fallait que je saisisse ma chance. Je sais comment réagissent les autres concurrentes, un bon premier jet allait leur mettre la pression et c'est ce qui s'est passé. C'est une sorte de guerre psychologique. J'avais mon destin entre mes mains. Je suis ensuite restée très concentrée, car je ne voulais surtout pas rester au pied du podium."
Q: Une médaille d'argent et un record de France, c'est un peu la journée presque parfaite?
R: "Un record de France en finale olympique, ça a de la gueule. Sur mon dernier jet, je me dis que je lance pour gagner. J'avais déjà ma médaille, mais il est foiré (rires). J'aurais pu faire mieux, mais bon on ne va pas chipoter."
Q: Où placer cette médaille par rapport à celle des Mondiaux-2013, en argent également?
R: "La médaille olympique, c'est au-dessus de tout! La seule, la vraie! C?est l'aboutissement de tellement de travail, que je vais attendre de l'avoir en mains pour réaliser. Ici, j'étais assez attendue, j'avais annoncé mes objectifs, donc j'avais beaucoup plus de pression qu'aux Mondiaux de Moscou il y a trois ans."
Q: Est-ce que vous savourez d'autant plus cette médaille que le succès a été long à se dessiner
R: "Il m'a fallu cinq Jeux pour y arriver. L'essentiel, c'est d'y arriver. Les deux premiers JO ont été des expériences qui m'ont construites pour la suite. C'est un peu à mon image. J'ai construit petit à petit mon palmarès marche par marche. Huitième, cinquième, deuxième, voilà, je prends le temps, je fais les choses, c'est comme ça qu'on travaille avec mes entraîneurs. C'est 20 ans de travail avec eux, 20 ans de répétition technique et physique. De progression saison après saison. Je veux continuer à m'améliorer, on doit améliorer tout ce qu'on peut faire. Je vais savourer vraiment beaucoup avec mes amis. Elle a mis beaucoup de temps à arriver, mais ça valait le coup d'attendre."
Q: Si la lutte contre le dopage avait mieux fonctionné auparavant, pensez-vous que vous auriez eu le même palmarès?
R: "Je ne sais pas. J'avoue que je n'ai pas les performances en tête sur les jeux précédents. Mais forcément ça aide, parce qu'à un moment donné ça rend les choses plus humaines. On peut se dire à un moment +Oui, j'en suis capable, parce que ce sont des performances qui sont raisonnables et accessibles+. On est revenu à des performances faisables en étant propres. Je ne peux que saluer le travail qui est fait et qu'il ne faut pas lâcher, tant mieux pour nous les athlètes propres qui en profitons".
Q: Ces Jeux étaient-ils vos derniers?
R: "Normalement oui, mais j'avais déjà dit ça après Londres (5e place), donc je ne sais plus quoi dire! En tout cas, ce n'est pas ma dernière saison, ça c'est sûr. Je fonctionne à l'envie au plaisir, je vais faire une saison en tant que vice-championne olympique, c'est quand même sympa."
Propos recueillis en zone mixte.