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Jamais l'équipe de France de lutte ne s'était présentée aussi clairsemée aux jeux Olympiques, avec seulement deux athlètes pour défendre ses chances. A Rio, Zelimkhan Khadjiev chez les hommes (-74 kg) et Cynthia Vescan (-75 kg) chez les dames visent pourtant tout deux le podium en lutte libre.
Symbole de la bérézina française, la lutte gréco-romaine, à l'origine des dernières médailles, ne sera pas représentée par les Bleus au Brésil. Une première!
Steeve Guénot, champion olympique en 2008 et encore médaillé de bronze à Londres quatre ans plus tard, a connu une olympiade compliquée avec une suspension pour manquement aux obligations de localisation et moult problèmes physiques. Champion du monde en 2014, Melonin Noumonvi a lui échoué à se qualifier pour ses quatrièmes JO, en -85 kg, tout comme Artak Margaryan (-66 kg) ou Evrik Nikoghosyan (-75 kg).
Résultat, c'est sur un gars de la libre que reposent les espoirs tricolores. Champion du monde juniors en 2014, Zelimkhan Khadjiev a confirmé un an plus tard en prenant la 5e place des Mondiaux à Las Vegas, unique Français à y obtenir son ticket olympique.
"Au vu de mes derniers tournois, j'ai le niveau du podium", assène Zelimkhan Khadjiev, 22 ans, qui se dit toutefois un peu dérouté par l'ambiance. "J'aurais bien aimé partir avec toute l'équipe pour mes premiers JO. Ca va être bizarre d'être seul mais finalement je n'ai besoin que de mes deux coaches."
Arrivé en France à l'âge de 10 ans pour fuir la Tchétchénie en guerre, Zelimkhan Khadjiev a d'abord bénéficié d'un apprentissage dans le Caucase, berceau de la lutte, avant de jouir du confort du haut niveau français.
Chez les dames, c'est encore, comme à Londres, Cynthia Vescan qui défendra le maillot bleu. Qualifiée grâce à sa victoire en finale du tournoi d'Oulan Bator, la Strasbourgeoise se voit aller très loin à Rio. "J'ai battu les meilleures cette saison, et n'ai perdu que contre une seule fille", la championne d'Europe turque Yasemin Adar. "Je peux largement être sur le podium."
Un optimisme partagé par Michel Lafon, le directeur technique national. "Évidemment nous sommes déçus de n'avoir pas qualifié plus de lutteurs mais ces deux qualifiés ont de belles chances de médaille", espère-t-il.
Après Rio, la lutte française devra, quoi qu'il s'y passe, se remettre en question à un an de l'organisation des Mondiaux à Paris.