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La défaite des handballeurs français, doubles champions olympiques en titre, en finale des Jeux de Rio face au Danemark (28-26), habituellement leur victime favorite, a mis en lumière des interrogations mais aussi des espoirs de repartir de l'avant et de conserver le titre mondial en janvier prochain.
. Le manque d'impact du banc
Alors que Cédric Burdet était sorti de sa boîte en demi-finale à Pékin en 2008 face à la Croatie, que William Accambray s'était mué en sauveur en quart de finale en 2012 à Londres contre l'Espagne, les Bleus n'ont pas trouvé cette fois-ci cet inconnu plein de fraîcheur capable de relayer les joueurs cadres dans les matches couperets. Timothey Nguessan aurait pu être ce joueur-là, mais le néo-Barcelonais a un peu disparu après sa belle entrée (5/6 au tir) face à la Croatie en phase de poules. Mathieu Grébille, qui incarne l'avenir au poste d'arrière gauche, comme Nguessan, n'a quant à lui pas réussi à exprimer tout son talent. Blessé à un pied, il n'a pas pu jouer la finale.
. Un manque de fraîcheur physique ?
Daniel Narcisse , 36 ans, a fait des merveilles en quart de finale contre le Brésil (34-27) et en demie face à l'Allemagne, contre laquelle il a inscrit le but de la victoire à quelques secondes du buzzer (29-28). Mais la remontée de la "Mannschaft", menée de sept buts à vingt minutes du terme, avait déjà montré les difficultés du collectif tricolore pour rivaliser physiquement pendant une heure avec l'un de ses plus sérieux rivaux. La domination du Danemark, qui avait pourtant eu moins de temps de récupération après sa demi-finale épique contre la Pologne (29-28 a.p.), interpelle un peu.
. Le cinq majeur n'est pas suffisant
Les cinq piliers de l'équipe de France, Nikola Karabatic , Thierry Omeyer , Luc Abalo , Michaël Guigou et Daniel Narcisse , ont tous donné satisfaction dans l'ensemble, sauf peut-être Abalo, diminué physiquement (épaule).
Après ses sept buts contre l'Argentine lors du troisième match, l'ailier droit du PSG a été ménagé en vue des matches couperets, où il s'est peu montré. Chacun de ces joueurs a dépassé la trentaine. Peut-on pour autant dire qu'ils sont vieillissants ? Ce serait aller vite en besogne. Cette génération est encore capable de surprendre, mais il faudra plus que cinq joueurs cadres pour remonter au sommet.
. Barachet et Accambray auraient fait du bien
Forfait pour les JO, l'arrière droit Xavi er Barachet aurait pu apporter son expérience et permettre de plus amples rotations au niveau de la base arrière. Pas gâté par les pépins physiques non plus cette saison, Accambray était revenu à temps mais n'avait pas suffisamment retrouvé son niveau ni assez de temps de jeu avec son club (PSG) pour être retenu par Claude Onesta . Le sélectionneur lui a préféré Nguessan et Grébille, qui ont encore besoin de s'aguerrir.
. La montée en puissance du Danemark et de l'Allemagne
Les Français ne sont plus seuls au monde. La victoire de l'Allemagne lors du Championnat d'Europe en janvier (France 5e), qui n'a pas été loin de les battre en demi-finale à Rio, est synonyme de nouvelle rivalité. Après des années de souffrance contre la France, le Danemark a pour sa part fait sauter un verrou psychologique. Ce succès devrait décomplexer davantage les Scandinaves. La concurrence s'annonce donc encore plus sérieuse au Mondial-2017 en France.
. Excès de confiance ?
Il semble exagéré de dire cela pour une équipe qui n'a cessé de se remettre en question pour ne pas vivre sur ses acquis. Les Bleus ont peut-être été un peu surpris par le Danemark, qui a "tout rentré", comme l'a dit Nikola Karabatic . Après avoir vaincu l'Allemagne, championne d'Europe, dans une sorte de finale avant la lettre (en demie), ils semblaient avoir fait le plus dur. Et ils avaient battu le Danemark en phase de poules (33-30). Mikkel Hansen et ses partenaires ont joué sur cet aspect pour surprendre.