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Sa quête n'est pas finie: Maxime Beaumont a seulement décroché la médaille d'argent du kayak monoplace (K1) 200 m des JO de Rio samedi, et pas l'or qu'il convoite tant.
"Je suis un chercheur d'or, assure le kayakiste juste après le podium. Je n'ai pas encore eu d'or à haut niveau, que ce soit européen, mondial ou olympique, donc mon Graal n'est pas encore atteint donc je continue."
Longtemps, le Boulonnais a été à la lutte avec le Britannique Liam Heath, champion d'Europe en titre. Mais, plus fort, l'Anglais s'est imposé sans trembler.
Sur la ligne d'arrivée, Beaumont reste sans réaction.
"Sur le moment, je n'étais pas très content parce que je voulais gagner", explique l'athlète de 34 ans. "Puis l'émotion est arrivée. On voit ses proches, on monte sur le podium, on voit les supporters français en liesse. C'est une émotion magique. A la fin je finis comme je peux. Je suis vraiment content de ma course."
"Je me suis dit: +Merde, j'ai pas gagné!+, poursuit-il. Mais au fond, je suis content, ça valide le travail réalisé."
Avant d'alterner entre joie de médaillé et dépit de premier perdant: "Je suis déçu forcément. A l'arrivée, je suis dans le coup, l'or n'est pas une utopie, c'était possible."
- Jeudi noir -
Si Beaumont n'a récolté que l'argent, il a en tout cas redoré le blason du canoë-kayak en ligne français. Il y a quatre ans aux Jeux de Londres, le lac artificiel de Dorney n'avait rien rapporté aux Bleus. Même Beaumont y avait échoué à 3/100e du podium sur le 200 m K1.
La lagune Rodrigo de Freitas lui a donc mieux réussi, même si elle a aussi été le théâtre de quelques déceptions. Comme jeudi, lorsque les pagayeurs français ont sombré. Maxime Beaumont et Sébastien Jouve en K2, troisièmes des Mondiaux 2014 sur 200 m, n'avaient pu faire mieux qu'une 7e place, tandis que Thomas Simart avait fini 8e de la finale du 200 m en canoë monoplace (C1).
"On se réjouit de la médaille. C'était attendu, mais encore faut-il le réaliser", résume le directeur des équipes de France, Vincent Olla. "Les sportifs ont fait leurs courses, il faut aussi reconnaître la valeur de nos adversaires. Et puis retourner travailler."
C'est en tout cas ce que va faire Beaumont.
"A 34 ans, je vais prendre année par année", confie le père de famille. "Tokyo (JO-2020, NDLR), c'est peut-être un petit peu loin, mais je ne me ferme pas la porte du tout. Je suis sur une bonne lancée, je vais attendre que les petits jeunes me poussent dehors pour prendre ma retraite. Ce qui est sûr, c'est que je ne me laisserai pas faire."
Il se dit même prêt à évoluer vers le 500 ou le 1000 m pour ne pas passer à côté de son rêve d'or. Histoire de se donner une dernière chance de dénicher son Graal.