Happy Birthday : |
"Teddy, Teddy, Teddy!": la foule massée au Club France à Rio n'avait d'yeux que pour Riner vendredi dans la nuit carioca, juste après le nouveau triomphe de l'un des plus grands judokas de l'histoire.
"Ca fait plaisir d'être ici avec vous ce soir, car sans vous je ne serais pas là": la communion est totale entre les centaines de supporteurs français qui s'enflamment pour le double champion olympique, accompagné sur l'estrade par l'autre championne du jour, Emilie Andéol.
"Qui ne saute pas n'est pas français, ouais", entonne alors la foule chauffée par les mots du président du Comité national olympique français (CNOSF), Denis Masseglia, qui croit pouvoir affirmer que "jamais une nation n'a remporté les deux titres en poids lourd le même jour lors des Jeux".
Peu importe pour "Flo" et ses quatre copains venus "de Nevers et d'Annecy". En cette journée "historique" au Club France, ils n'auraient raté ce moment "pour rien au monde, pour Riner mais aussi pour tous les autres".
Les cinq amis arborent tous un casque gaulois et brandissent des drapeaux tricolores qui ne passent pas inaperçus.
Les Nivernais ont du reste déjà eu les honneurs de leur journal régional. "Demain on est interviewé par la BBC."
Une pluie de confettis s'abat sur les deux champions olympiques du jour avant que des centaines de voix entonnent une poignante Marseillaise. Une larme coule sur le visage de Nathalie, la trentaine, qui a peint sur ses joues un drapeau bleu-blanc-rouge.
"Riner, c'est tout simplement le plus grand, au sens propre comme au figuré. Vivre un tel moment, c'est unique."
- 'On a beau se préparer...' -
Depuis le début de la soirée, tous les médaillés français du jour se sont succédé dans le Club hippique de Rio, à Lagoa, devenu la Maison France durant les Jeux.
Les rameurs Jérémie Azou et Pierre Houin, dorés en aviron sur la lagune de Rio, ont été ovationnés, tout comme l'archer Jean-Charles Valladont, médaillé d'argent.
L'arrivée triomphale du géant de Levallois a dissipé la déception palpable de la médaille d'argent de Florent Manaudou , retransmise en direct quelques minutes plus tôt sur l'écran géant.
La joie toute en sérénité de Riner contraste avec les larmes de sa soeur Laure Manaudou , en direct sur l'antenne de France Télévision. "On a beau se préparer, ça va très vite", lâche Riner, micro en main. "Tout le monde avait très faim et la victoire ça tient à rien..."
"Cette deuxième médaille d?or me fait extrêmement plaisir, merci !", dit-il, revenant à son propre triomphe. Et les centaines de supporteurs de crier "Teddy, Teddy, Teddy" pendant une bonne trentaine de secondes.
Après cette journée faste pour le sport français, la nuit risque d'être longue, pour les champions comme pour les supporteurs. A l'intérieur du manège transformé en salle de fête, au bar tenu par des Brésiliens, le vin français est bien présent. A l'extérieur, les queues s'allongent pour acheter des assiettes de fromage.
"Champions olympiques, champions olympiques" ! la foule en redemande mais Riner doit répondre à d'autres obligations, des chaînes de télévision l'attendent encore.
Et le maître de cérémonie, l'ancien judoka Frédéric Lecanu, de libérer alors la foule en lançant: "Que la fête commence !"