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Invaincu, invincible, inaccessible: Teddy Riner , champion absolu des poids-lourds depuis 6 ans, a un nouveau rendez-vous avec l'or vendredi aux jeux Olympiques de Rio.
Alors que l'équipe de France est sans éclat depuis le début de la compétition, le phénomène Teddy Riner , porte-drapeau lors de la cérémonie d'ouverture, est attendu avec impatience.
L'octuple champion du monde des poids lourds --et 5 fois champion d'Europe-- n'en finit pas de marquer l'histoire de son sport. Chaque année, il ajoute une ligne à son palmarès et seule une saute de concentration semble pouvoir le priver du titre tant, au fil du temps, il a creusé entre lui et ses adversaires.
A 27 ans, le Guadeloupéen qui participe à ses troisièmes JO vient chercher un deuxième titre olympique consécutif, ce que seuls deux judokas ont réussi avant lui dans la catégroie-reine: le Japonais Hitoshi Saito et la référence -jusque-là- David Douillet .
"Teddy a fait jeu égal avec David. S'il gagne à Rio, il l'aura écrabouillé!", dit avec humour le coach de Riner, Franck Chambily.
Le disciple a largement dépassé le maître. Plus jeune champion du monde à 18 ans en 2007 à... Rio, médaillé olympique de bronze en 2008 à Pekin, Riner n'a cessé depuis de s'améliorer et d?impressionner.
Il a relégué tous ses rivaux à des années-lumière. La présence (2,03 m) et l'aura qu'il dégage dès l'entrée sur le tatami tétanisent ses opposants, qui ne luttent pas pour gagner mais pour ne pas se faire humilier.
- Le défi d'Harasawa -
La tendance est cependant en train d'évoluer. Quelques uns avancent désormais leur envie de se frotter au colosse, ce qui n'est pas pour déplaire à Riner.
L'un d'entre eux, le Japonais Hisayoshi Harasawa clame haut et fort qu'il sera le premier à battre Teddy Riner .
Les deux hommes ne se sont jamais affrontés en compétition. Et si cela doit se faire à Rio, ce sera... en finale!
Les deux combattants ont quand même fait connaissance il y a quelques semaines lors d'un stage international à Castel-del-Fez (Espagne). "Ils n'ont pas vraiment combattu. Ils se sont pris deux fois mais c'était plus de l'observation tranquille, de la prise d'informations. Il y avait de la tension", relate Chambily.
Le Français, qui adore être piqué au vif, a pris le défi d'Harasawa très au sérieux. Il a redoublé d'efforts à l'entraînement et il a travaillé sérieusement avec une diététicienne pour retrouver la forme.
Car Riner a besoin d'être... +léger+ pour un lourd, car il mise sur la vélocité, très rare dans cette catégorie de mastodontes. Et lorsque il est en surpoids, il perd de la mobilité et de la vivacité.
Après être monté à 165 kg dans les semaines qui ont suivi les Jeux de Londres en 2012, il est arrivé à Rio très affûté, en oscillant entre 138 et 139 kg.
La dernière fois que Riner a été battu, c'était en septembre 2010 sur décision des arbitres en finale mondiale des toutes catégories par un Japonais, Daiki Kamikawara.
Personne n'a pu envoyer au tapis le maître des lourds depuis 9 ans et le ippon mis par Jean-Sébastien Bonvisin lors des Championnats de France par équipes.
Pour simuler toutes les situations, Riner est arrivé très en avance au Brésil, un pays qui lui rappelle son île et où il a été titré en 2007 et en 2013.
Dans un gymnase anonyme, il s'est entraîné dur, multipliant les simulations avec son partenaire de club, Nicolas Kanning, venu spécialement à Rio pour jouer les sparring-partners. Pour que le rendez-vous ne tourne pas au cauchemar.