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Le Brésilien Rafael Silva est l'un des ogres de la catégorie-reine (+100 kg) dans laquelle, devant son public vendredi à Rio, il tentera de glaner une deuxième médaille olympique même si son rêve de gosse était de devenir fermier.
Calme, posé et discret, le Brésilien fait partie de ces 'gros bébés' du judo, les poids lourds au sens premier du terme. Il mesure 2,03 m pour 160 kg!
Vice-champion du monde en 2013, à Rio, il espère que la ville carioca où il n'a pas grandi lui sourira encore.
L'or est presque une illusion alors que le Français Teddy Riner , tenant du titre et octuple champion du monde est invincible depuis 6 ans.
"J'essaie de trouver la solution pour le battre, mais c'est très difficile! J'espère me retrouver en finale avec lui au Brésil", affirme-t-il à l'AFP.
A 29 ans, Silva participe à ses derniers JO et peut-être même mettra-t-il un terme à sa carrière à l'issue des Jeux. A son tableau, un bronze olympique en 2012, 2 médailles mondiales (argent en 2013 et bronze en 2014) et 7 médailles continentales, dont 4 en or.
Une carrière plutôt bien remplie pour quelqu'un qui n'avait jamais rêvé des jeux Olympiques.
"J'adore ma vie mais je n'avais pas rêvé à ça. Quand j'étais enfant, je voulais être agriculteur, avoir une ferme, une plantation. Dans ma petite ville natale, il y a des plantations de maïs et je rêvais de ça", raconte-t-il.
- Inquiet pour l'après-JO -
Silva est né dans la petite ville Compos de Jordao près de la mégapole de Sao Paulo, poumon économique du Brésil.
"C'est une ville à la montagne, où il fait froid et j'aime y aller avec ma femme", confie ce Brésilien décidément atypique.
Après une enfance dédiée au karaté, Silva est passé au judo, devenu sa passion et qui lui permet aujourd'hui de vivre. Mais l'athlète ne regarde pas l'avenir avec confiance.
"La situation est meilleure grâce aux jeux Olympiques. Mais on est tous très soucieux de ce qui se passera après les Jeux. Et je ne sais pas ce que je vais faire quand je m'arrêterai. J'ai fait des études, peut-être que j'enseignerai. C'est un vrai problème pour les athlètes de savoir quoi faire après la carrière sportive au Brésil", s'inquiète-t-il.
De retour cette saison après 7 mois d'absence en raison d'une blessure, Silva aimerait que la fête soit au rendez-vous à Rio même s'il est écoeuré par les problèmes de corruption.
"Les Jeux, c'est différent de tout ce qu'on a jamais organisé. C'est une nouvelle expérience pour nous. On a pas mal de problèmes mais on est tous fier d'avoir ces Jeux au Brésil. S'il n'y avait pas tous ces problèmes de corruption, les Jeux seraient tellement mieux", regrette-t-il.