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Après deux jours de Jeux à Rio, le judo français fait grise mine: la disqualification cruelle de Priscilla Gneto (-52 kg) puis l'élimination logique de Kilian Le Blouch (-66 kg) ont douché les espoirs d'une première médaille qui libérerait le camp Bleu.
Même si l'astre Teddy Riner (+100 kg), attendu vendredi, n'a pas encore foulé les tatamis de l'Arena Carioca 2, le ciel tricolore peine à se dégager. Aucun des quatre judokas alignés depuis samedi n'a réussi à atteindre les quarts de finale, qui donnent accès soit aux demi-finales, soit au tableau des repêchages pour les médailles de bronze.
Et Priscilla Gneto , médaillée de bronze à Londres en 2012, est tombée de haut: elle a été disqualifiée (hansoku make) dès son premier combat, les juges, très sévères, ayant estimé qu'elle avait touché les jambes de son adversaire avec le bras, un geste interdit par le règlement.
"Je ne comprends pas, je suis triste d'avoir perdu sans comprendre pourquoi, a réagi Gneto (25 ans), en larmes après son élimination. J'estime qu'à aucun moment je n'ai attrapé le pantalon, fait un mouvement, un geste contraire aux règles du judo."
- Débloquer le compteur -
Cette interprétation très sévère de la règle a douché d'entrée les espoirs de la Française, qui espérait défier au 2e tour la grande favorite de la catégorie, la Kosovare Majlinda Kelmendi, double championne du monde.
Côté messieurs, Kilian Le Blouch a franchi sans encombre l'obstacle du 1er tour. Mais il n'a rien pu faire en huitièmes de finale contre le Sud-Coréen An Baul, champion du monde en titre.
Ce dernier a pris rapidement l'avantage et livré une grosse bataille au Français pour l'empêcher de saisir son kimono, avant de le battre sur ippon à 49 secondes de la fin du combat.
"Je suis à 90% et le type le sent, a réagi Le Blouch (26 ans). C'est un gars hyper malin, très tactique, qui attaque toujours avant vous, même s'il n'est pas placé. Je me suis un peu embourbé dans le problème An."
Lundi, la pression de débloquer le compteur reposera sur les épaules de Pierre Duprat (-73 kg) et d' Automne Pavia (-57 kg). Cette dernière, médaillée de bronze à Londres, pourrait croiser sur sa route en quarts la championne olympique et du monde japonaise Kaori Matsumoto .
Le plus dur pour les Bleus consiste à lancer la machine, estime Franck Chambily, entraîneur de plusieurs judokas français dont Kilian Le Blouch et Teddy Riner .
"Si on ouvre les compteurs rapidement, c'est quand même mieux pour la suite des événements. Mais bon, on a encore des gros potentiels de médaille", a commenté le technicien français, optimiste pour la suite de la semaine au dojo olympique.
"Il ne faut pas laisser s'installer un climat de défaite. Même pour nous les coachs, il faut rester dans un discours positif et chercher cet état d'esprit d'aller au combat", a-t-il fait valoir.