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Au terme d'un match étouffant de suspense, les handballeurs français ont dominé l'Allemagne (29-28), championne d'Europe, grâce à un but de Daniel Narcisse dans les dernières secondes, pour accéder à la finale des jeux Olympiques pour la troisième fois d'affilée, vendredi à Rio.
Doubles tenants du titre, ils tenteront de décrocher une troisième médaille d'or consécutive dimanche (14h00 locales, 19h00 françaises) face au Danemark, qui a battu la Pologne sur le même score (29-28 a.p.), un exploit jamais réalisé chez les messieurs.
Le hand français rentrera de Rio avec deux médailles, une première, puisque les filles se sont qualifiées aussi pour la finale contre la Russie, samedi (15h30 locales, 20h30 françaises).
Ce match marquait les retrouvailles entre deux grandes nations du handball qui ne s'étaient plus croisées depuis janvier 2013, et un succès de la "Nationalmannschaft" en match de poule du Mondial espagnol (32-30).
Elles ont tenu toutes leurs promesses en termes d'intensité, avec du suspense et des rebondissements en seconde période, où l'Allemagne a opéré une remontée fantastique et a bien failli mettre fin au règne tricolore.
Les Français ont longtemps maîtrisé le match, portés par les arrêts de Thierry Omeyer et les envolées de Narcisse (7 buts). Mais alors qu'ils avaient fait le trou à vingt minutes de la fin (+7), ils ont perdu le fil en attaque.
La "Mannschaft", emmenée par le brillant Uwe Gensheimer (11 buts), futur joueur du PSG et son "sniper" Julius Kühn (8), a recollé à moins d'une minute de la fin pour faire peser une pression énorme sur les Bleus. La délivrance est venue de Narcisse, l'un des doyens de l'équipe (36 ans) avec Omeyer (39) dans les derniers instants.
- Renaissance allemande -
Souvent âpres, les duels entre les deux équipes avaient atteint leur acmé lors du Mondial-2007 où la France, à Cologne s'était inclinée en demi-finale après deux prolongations sur une erreur d'arbitrage entrée dans les annales du handball.
Au lieu de trop s'apitoyer sur leur sort, les Bleus s'étaient nourris de cette désillusion pour devenir encore plus fort. Ils avaient ensuite remporté sept grandes compétitions sur les onze possibles.
Les champions du monde 2007, eux, n'avaient jamais confirmé et l'Allemagne a dû attendre janvier 2016 pour "renaître" avec enfin une médaille, en or, déroché lors de l'Euro polonais.
Alors, forcément, elle s'annonçait comme la plus grande rivale de la France. "C'était vraiment très costaud en face. Il fallait dès l'entame imprimer notre rythme, montrer une plus grosse force mentale aux Allemands", a souligné Omeyer.
- "Handball de rêve" -
Les Français, malgré la frayeur de fin de match, n'ont jamais été menés au score. Ils ont maîtrisé la première mi-temps en commettant peu d'erreurs, avec un Luka Karabatic (4 buts) qui a fait peser son grand gabarit (2,02 m, 108 kg) sur les géants allemand dont Finn Lemke (2,10 m).
A la mi-temps (16-13), l'Allemagne limitait la casse grâce aux 7 buts de Gensheimer, le seul à tirer son épingle du jeu devant Omeyer qui, déchaîné, inscrivait même un but - le 4e de sa carrière sous le maillot français - à vingt minutes de la fin (22-15).
"On a joué pendant 45 minutes un handball de rêve", a souligné Claude Onesta , convaincu que "ce n'était pas très naturel" de mener autant face aux Allemands. "On savait qu'à un certain moment ils allaient jouer à leur niveau", a-t-il expliqué.
Alors que les "Titi, Titi!" résonnaient dans les gradins de la Future Arena, l'Allemagne ne se décourageait pas. Elle profitait d'un relâchement offensif et d'une baisse physique des Français, pour revenir. Son portier numéro 2 Silvio Heinevetter devenait diablement efficace.
Kuhn mitraillait de loin Omeyer pour ramener les siens de près à un souffle (27-24). Et l'ailier Tobias Reichmann égalisait à une minute de la fin dans un bruit assourdissant. Mais Narcisse se muait en sauveur.