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Les handballeuses françaises, assurées d'être médaillées olympiques pour la première fois, tenteront d'obtenir le plus beau métal samedi (15h30 locales, 20h30 françaises) en finale à Rio face à la Russie, en pleine renaissance.
La capitaine Siraba Dembélé et ses partenaires ont déjà réalisé un parcours historique. Même la génération des Véronique Pecqueux-Rolland, Valérie Nicolas et consorts, sacrée championne du monde en 2003, n'avait pas fait aussi bien, s'arrêtant au mieux, au pied du podium (4e en 2004).
L'épopée des Tricolores était tout sauf programmée. "En décembre nous étions dans un gouffre. Tout ce qu'on a vécu nous a renforcées", a rappelé Dembélé après la victoire au forceps en demi-finale contre les Pays-Bas (24-23).
Fin-2015, les Bleues rentraient d'une cinquième campagne d'affilée sans médaille, à l'issue du Mondial danois (7e place). L'élimination en quarts de finale par les Néerlandaises marquait le troisième échec en trois compétitions pour Alain Portes , en conflit avec les joueuses.
Démis de ses fonctions en janvier, le sélectionneur sera remplacé par celui auquel il avait succédé en juin 2013: Olivier Krumbholz .
Le "gourou" du hand féminin français allait relancer la machine tricolore, sevrée de podium depuis 2011 (2e place au Mondial) en la qualifiant d'abord pour les Jeux, puis en réalisant un parcours héroïque au Brésil: six victoires en sept matches, dont deux à sensations fortes face à l'Espagne (27-26 a.p.) en quarts, après avoir remonté un handicap de sept buts en un quart d'heure, puis les Néerlandaises avec encore un suspense insoutenable jusqu'au bout.
Si les tirs de la demi-centre ibère Nerea Pena et de l'arrière gauche des "Oranje" Lois Abbingh n'avaient pas heurté le poteau en toute fin de partie, l'histoire n'aurait peut-être pas été aussi belle.
Mais l'équipe de France, après quatre campagnes marquées par des désillusions de 2000 à 2012 semble s'être trouvé un ange gardien. Seule la Russie, sa future adversaire, est parvenue à la faire chuter jusqu'ici (25-26). Pour leur deuxième match de poules, les Bleues avaient raté leur premier mi-temps (10-15) mais avaient été à deux doigts d'égaliser. L'espoir est donc permis.
- Lacrabère: "Pas de limites" -
Depuis cette défaite, l'équipe de France n'est plus tout à fait la même. Elle s'est gorgée de confiance. Les difficultés rencontrées durant la saison ont soudé le groupe. La sérénité apportée par Krumbholz, plus détendu que lors de son précédent mandat, et le travail entrepris avec un préparateur mental ont aussi été bénéfiques.
"Le grand défi était de savoir si cette équipe était meilleure que celle présente à Londres (quart de finale) : j'ai toujours défendu cette idée-là. Les anciennes ont progressé et nous avons un apport des jeunes, Estelle Nze-Minko, Gnonsiane Niombla et Manon Houette ainsi que Laura Glauser (gardienne) qui a sauvé la France au moment où on ne marquait plus", explique Krumbholz.
"Cette équipe n'a pas de limites", souligne sa meilleure buteuse Alexandra Lacrabère. Il faudra le vérifier face à la Russie qui a réussi l'exploit de faire chuter les Norvégiennes, championnes en titre de tout (JO, Euro, Mondial) en demi-finale (38-37 a.p.).
Elle remontera pour la première fois sur un podium depuis 2009, année du dernier de ses quatre trophées mondiaux. La sélection slave le doit à sa puissance de feu en attaque, incarnée par les shooteuses Vladena Bobrovnikova et Daria Dmitrieva , et l'exigence de Ievgueni Trefilov, "un coach mythique" dixit Krumbholz.
Colérique sur le banc, le "sorcier" du hand féminin russe ne manque pas d'humour pour autant. A la question +Qui auriez-vous préféré rencontrer en finale?+, il a répondu: "Le Nicaragua ou les Etats-Unis, sauf bien sûr en boxe ou en basket-ball."