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En principe, à l'approche de la quarantaine, les sportifs de haut-niveau sont devenus entraîneurs ou consultants pour la télévision: Thierry Omeyer , lui, aura 40 ans en novembre, mais semble indéboulonnable des cages de l'équipe de France de hand.
Vendredi, en demi-finale des jeux Olympiques, il a encore étalé toute son influence sur une équipe de France d'abord impériale, puis chahutée par des Allemands fidèles à leur titre de champions d'Europe. Jusqu'au buzzer (victoire 29-28).
"Titi était un peu déçu de son dernier match. On le sentait vraiment concentré, renfermé sur lui même", explique Valentin Porte en évoquant le quart contre les Brésiliens. "Il nous sort des arrêts quand on est un peu moins bien. Pour ceux qui pensent qu'il est fini, et bien, il est encore là."
Les mimiques du gardien du PSG ont plané sur tous les terrains du monde depuis des années. Car Omeyer a été de toutes les grandes aventures d'un groupe qui a le plus gros palmarès des sports collectifs français. Depuis 2001, soit 336 sélections.
Difficile, de fait, de ne pas voir que lui. Les bras écartés, poings serrés, yeux exorbités à chaque arrêt. Non seulement l'attaquant adverse a raté une occasion, mais il prend une décharge d'énergie négative, à l'inverse de ses partenaires.
- Dans le sillage de Lavrov -
Mais où est donc Omeyer dans ces moments-là ? "Il est dans son monde, dans la zone, il est en confiance totale, résume Valentin Porte en souriant. C'est pour ça qu'il s'appelle Thierry Omeyer et on a de la chance qu'il soit Français."
Contre l'Allemagne, l'équipe de France a semblé au-dessus du lot pendant 45 minutes avant progressivement de perdre le fil en attaque, de baisser physiquement et de voir revenir ses adversaires. Omeyer, malgré tout, a encaissé 28 buts dont 11 de son futur partenaire du PSG, l'ailier gauche Uwe Gensheimer qui n'a buté qu'une fois sur lui. Dans le "money-time".
"On n'a pas eu le Thierry Omeyer qu'on a connu par le passé avec 45 ou 50% d'arrêts", constate le double champion olympique Jérôme Fernandez, qui avait remporté son premier titre de champion du monde en 2001 avec Omeyer (et Daniel Narcisse ), mais n'a pas été retenu par Claude Onesta pour ces JO.
"Mais c'est la marque des grands gardiens de faire des arrêts au bon moment", ajoute Fernandez qui le voit comme "le meilleur gardien de tous les temps". Même s'il y a débat avec l'ancien portier russe Andreï Lavrov, trois fois champion olympique et une dernière fois médaillé (bronze) en 2004... à 42 ans!
De fait, Vincent Gérard n'est pas rentré une minute vendredi. Lors du quart contre le Brésil, les deux hommes avaient tenu les cages une mi-temps chacun et Gérard s'était montré plus à son aise que son aîné.
- Objectif Mondial-2017 -
Mais le "vieux" a pris ses responsabilités en demie pour assurer aux Bleus une médaille olympique. Jusqu'à marquer un but lui même, de 40 mètres, dans une cage vide.
Son entraîneur Claude Onesta n'est d'ailleurs pas particulièrement admiratif à l'égard d'Omeyer ou de Narcisse, auteur notamment du but de la gagne, à trois secondes du buzzer.
"On a beaucoup utilisé les jeunes pendant le début de la compétition et on sait pertinemment que c'est les hommes de grande expérience qui sont capables de gagner le dernier match. C'est pour ça qu'on les fait venir, donc ils ne font que leur travail", résume le coach.
Quoiqu'il arrive en finale dimanche face au Danemark, les Bleus auront réussi leurs Jeux et défendront un statut au Mondial-2017, à Paris, en février.
Difficile d'imaginer qu'Omeyer ne sera pas de la partie, même s'il faudra bien qu'il arrête un jour. "On parle beaucoup de mon âge, alors forcément, j'y pense", admettait-il dans un entretien avec l'AFP en avril.
"Mais même à 39 ans, je continue de me sentir très bien physiquement. Je ne suis pas trop blessé et j'ai une bonne hygiène de vie. La motivation et le plaisir sont toujours là", expliquait-il.
"Alors pourquoi je devrais m'arrêter tant que je me sens bien et que je suis toujours performant?"