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Un bon bain de foule pour une place en demi-finales des Jeux de Rio. Les handballeurs français se jettent à l'eau mercredi (15h00 françaises) face à la sélection hôte, adversaire peu connu, dans le genre d'ambiance bouillante qu'ils se sont fait une spécialité de retourner en leur faveur.
Depuis le début de leur razzia en 2008 à Pékin, Nikola Karabatic et sa bande ont pris un malin plaisir à gâcher la fête des pays organisateurs. Ce fut d'abord le cas à Zagreb en 2009 lors de la finale du Mondial face à la Croatie.
Cinq années plus tard, rebelote. Les Bleus reconquièrent le titre européen en réduisant au silence 14.000 supporters danois en finale à Herning. Puis à Doha, en 2015, ils s'offrent un nouveau trophée mondial aux dépens du Qatar.
En 2011, le titre a été remporté en Suède face au Danemark, mais comme le rappelle le sélectionneur Claude Onesta , les supporters danois "n'avaient qu'à traverser le pont (de l'Öresund)" qui relie Copenhague à Malmö (7,8 km) pour encourager leur équipe.
Plomber l'ambiance est donc une marque de fabrique de l'équipe de France qui n'a pas son pareil pour inverser le courant de la pression. "On a souvent tendance à pense que jouer devant son public est un avantage, mais cela peut aussi être lourd à porter, fait valoir Onesta. L'enjeu pour nous sera encore de décevoir tous ceux qui ont de l'espoir."
Les Brésiliens surferont quand même à fond sur la vague patriotique. "Le public sera notre huitième homme sur le terrain", prévient José Toledo, prometteur arrière droit de cette jeune équipe (26,8 ans de moyenne d'âge) arrivée à maturité.
Il ne lui manque plus qu'un coup d'éclat pour sortir de l'ombre des filles, sacrées championnes du monde en 2013. Les garçons, eux, n'ont jamais brillé hors de leur continent. Aux Jeux, leur meilleur résultat reste une dixième place, obtenue en 2004.
- Le pire comme le meilleur -
Rallier les quarts est donc pour eux "historique", comme le souligne Jordi Ribera, le sélectionneur espagnol de la "Seleçao", dont la grande majorité des joueurs évolue en Liga Asobal (1re division espagnole).
La performance a été possible grâce à des exploits face à des grosses équipes, comme la Pologne (34-32) et surtout l'Allemagne (33-30), championne d'Europe. "Nous avons réalisé ce jour-là un match exceptionnel", affirme Ribera, qui rêve de rééditer pareille prestation contre la France.
Au début de la compétition, le sélectionneur pensait surtout à obtenir de bons résultats contre l'Egypte et la Suède. Mais face aux Champions d'Afrique, le Seleçao a failli se prendre les pieds dans le tapis (27-27). Et elle a sombré contre les Scandinaves (19-30), terminant sous les huées de ses supporters. Le match était toutefois sans enjeu et l'équipe a beaucoup tourné.
La sélection brésilienne est donc capable du meilleur comme du pire. Mais même avec des titulaires utilisés à plein régime, peut-elle vraiment inquiéter la référence du handball mondial, en quête d'une troisième médaille d'or d'affilée?
Dans une Aréna du Futur (12.000 places) qui devrait être pleine à craquer, elle pourra toujours tenter de s'inspirer de la Pologne qui, poussée par ses supporters, avait infligé une cinglante défaite (31-25) aux Bleus lors de l'Euro (1er tour), en janvier à Cracovie.
"Jouer dans ce genre d'environnement un peu hostile, cela pourrait nous solidifier", assure néanmoins l'arrière/ailier droit français Valentin Porte.