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Après s'être perdus de vue pendant plusieurs années, les handballeurs français et allemands ont droit à des retrouvailles vendredi (15h30 locales, 20h30 françaises) aux Jeux de Rio lors d'une finale avant la lettre qui ravive pour les Tricolores le mauvais souvenir du Mondial-2007.
Les deux équipes ne se sont plus croisées depuis plus de trois ans et beaucoup d'eau a coulé sous les ponts depuis cette défaite mythique en demi-finale après deux prolongations (32-31) et une erreur d'arbitrage entrée dans les annales.
"On ne fera pas référence à ce match-là. Il y a peu de joueurs qui l'ont vécu", prévient d'ailleurs le sélectionneur Claude Onesta , en quête d'une troisième médaille d'or d'affilée aux JO, un exploit inédit chez les messieurs.
L'effectif de la "Nationalmannschaft", en pleine renaissance, n'a plus rien à voir avec celui de 2007. Côté français, cinq joueurs seulement ont vécu ce traumatisme mais pas n'importe lesquels: Nikola Karabatic , Thierry Omeyer , Luc Abalo , Daniel Narcisse et Michaël Guigou qui s'était vu refuser le fameux but de l'égalisation à Cologne.
Dans une ambiance de feu (20.000 spectateurs), l'ailier gauche avait intercepté le ballon dans les vingt dernières secondes du temps supplémentaire et réussi à tromper le gardien Henning Fritz . 32-32 et direction les tirs au but? Non, car les deux arbitres suédois de la rencontre avaient invalidé le but pour revenir à une faute préalable commise sur... les Français!
- Remise en question -
"On savait que ça allait être difficile au niveau de l'arbitrage, peut-être pas qu'on allait se faire voler sur une action comme ça à la fin", déplorait alors Guigou. L'Allemagne remportera le tournoi. Les Français, eux, termineront à la plus mauvaise place (4e).
Mais ce traumatisme leur servira de remise en question. Ils se jureront désormais de tout faire pour être bien plus forts que leurs adversaires et de ne plus rater les occasions qui leur auraient permis de tuer le match.
Devenus "Les Experts", ils remporteront ensuite sept compétitions sur les onze possibles: deux JO (2008, 2012), trois Mondiaux (2009, 2011, 2015) et deux Championnats d'Europe (2010, 2014).
Les champions du monde 2007, eux, ne confirmeront pas. L'Allemagne devra même attendre neuf ans pour regagner une médaille. C'est une équipe de jeunes loups qui mettra fin à la disette en remportant l'Euro, en janvier dernier en Pologne où la France n'a terminé que cinquième.
La "Mannschaft" a depuis été renforcée par quelques-unes de ses vedettes blessées à Cracovie, dont l'ailier gauche Uwe Gensheimer qui ferraillera avec ses futurs partenaires du PSG: les frères Karabatic, Omeyer, Narcisse et Abalo.
A Rio, ce sera le premier affrontement entre les deux équipes depuis la défaite des Bleus (30-32) en phase de poules du Mondial 2013, malgré huit buts de Nikola Karabatic .
- Même pas peur! -
Ces retrouvailles ont tout d'une finale avant la lettre. Au vu de son palmarès, la France, également championne du monde en titre, reste la favorite face à une sélection germanique moins expérimentée, qui court toujours après un premier titre olympique. Elle a remporté sa seule médaille - en argent - à Athènes en 2004.
Comme la France, l'équipe du technicien islandais Dagur Sigurdsson s'appuie sur une défense solide devant un redoutable gardien, Andreas Wolff, qui avait éc?uré les Espagnols en finale de l'Euro.
En attaque, outre Gensheimer, considéré comme le meilleur du monde à son poste, elle dispose d'un excellent ailier droit, Tobias Reichmann, et d'une base arrière dangereuse de loin avec notamment Kai Hafner et Fabian Wiede. "Nous avons beaucoup de respect pour la France mais nous n'avons pas peur", prévient ce dernier.
Le vainqueur de ce match affrontera dimanche en finale le Danemark ou la Pologne.