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"Apparaître comme le chef, je m'en fous", assure le sélectionneur de l'équipe de France de handball Claude Onesta qui a "ajusté" les responsabilités dans le coaching avec son adjoint Didier Dinart , tout en lui laissant "beaucoup de liberté d'action dans l'organisation du jeu".
"Ma vraie fonction", c'est "de reprendre la main quand les choses risqueraient de dériver", explique-t-il avant le premier match des doubles champions olympiques aux Jeux de Rio dimanche contre la Tunisie.
Q: Quel sera votre fonctionnement lors des Jeux avec Didier Dinart ?
R: "Depuis des mois, on a travaillé sur notre capacité à mieux s'organiser, partager et échanger. On sera meilleurs là, je pense, que lors de l'Euro. Par rapport à l'Euro, je n'ai rien à reprocher à mon adjoint. Je lui avais libéré de l'espace pour l'habituer à gérer ce genre de responsabilité. J'ai utilisé cette compétition pour que le processus s'accélère. On a compris que cette accélération générait quelques perturbations. Aujourd'hui, on essaie de mieux ajuster. Didier a gardé beaucoup de liberté d'action dans l'organisation du jeu et des entraînements. J'ai juste repris les rênes dans la responsabilité générale. De temps en temps, je peux intervenir. Quand il y a une décision à prendre, c'est moi qui la prends."
Q: C'est vous qui parlerez sur le terrain?
R: "Je n'ai pas l'intention de parler pour parler. L'important, c'est que l'équipe gagne. Chaque fois que je pense que ce qui se dit est légitime et fondé, je n'ai pas à intervenir. Si en revanche, je pense que l'on perd notre lucidité, que les joueurs et Didier ne sont ne plus +focus+, je n'hésite pas à remettre les choses en place. Le rôle du coach n'est pas d'apparaître à la télévision comme celui qui dirige. Moins vous avez à diriger, plus les gens sont autonomes et mieux ça fonctionne. Ce qui n'empêche pas de reprendre la main quand les choses risqueraient de dériver. Ça, c?est ma vraie fonction. Apparaître comme le chef, je m'en fous. Je sais que quand je dis stop, ça s'arrête. Mais je le dis le moins souvent possible."
Q: Votre équipe est dans un groupe relevé au premier tour. Comment voyez-vous les choses?
R: "Les matches de poule ont un intérêt relatif dans la mesure où on se dit que l'on terminera quand même dans les quatre premiers et que donc, on sera en quart de finale. A partir de là, les compteurs sont remis à zéro. J'aurais dû mal à vous dire contre qui j'aimerais jouer à ce stade. (Dans l'autre poule) il y a les Suédois, les Allemands, les Polonais et les Slovènes. Finir premier ou quatrième, ce n'est pas forcément essentiel. Après, une défaite, deux défaites, ça peut aussi être un élément de déstabilisation, de perte de confiance. L?intérêt, c'est de sortir de la phase de poule, quel qu'en soit le classement, en se sentant fort. C'est-à-dire de ne pas tirer profit d'une phase de poules trop réussie et ne pas se gonfler de sérénité."
Q: Pourquoi?
R: "A Athènes (2004), on avait gagné nos cinq matches de poule de manière assez brillante pour échouer de manière minable en quarts de finale contre des Russes vieillissants. On a déjà payé pour le savoir. Il y a suffisamment de gens qui sont encore là pour avoir gardé cette cicatrice."
Propos recueillis en conférence de presse.