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Des haut-le-coeur traversèrent l'Arène olympique: Samir Aït Saïd s'est grièvement blessé à la jambe et ainsi brisé son rêve de médaille aux JO-2016, tandis que Cyril Tommasone retrouvait ses espoirs de podium et reprenait le flambeau français.
A l'agrès du saut, Aïd Saïd a manqué sa réception et s'est écroulé sur le bord de la piste. Le visage livide, il a regardé son pied gauche pendre, inerte, au bout de sa jambe distordue. Double fracture ouverte tibia péroné.
"Depuis l'hôpital, il a souhaité remercier toutes les personnes lui ayant apporté du soutien: +Je reviendrai à Tokyo (en 2020) pour décrocher l'or+", a twitté la Fédération (FFgym).
Il avait été évacué sous les applaudissements émus du public. Membres de l'encadrement ou de l'équipe tricolore, tous étaient abattus, certains avaient les larmes aux yeux.
"On est encore sous le coup de l'émotion, c'est inattendu, c'est dramatique", a commenté à chaud la directrice technique nationale (DTN) Corinne Callon auprès de l'AFP.
"Je suis fière de l'équipe, il y avait encore trois agrès et ils ont bien fait la fin de la compétition, ils ont assumé ces trois agrès, a-t-elle ajouté. Ils ont réussi à se remobiliser, et maintenant ils se lâchent, c'est très compliqué."
"Ce qui lui arrive est cauchemardesque et c'est franchement très difficile à vivre", a dit l'entraîneur national Denis Charlieux.
- Tommasone reprend le flambeau -
Le septuple champion national des anneaux était l'unique Bleu à avoir décroché une médaille lors des trois précédents Championnats d'Europe, et le seul à s'être hissé en finale des Mondiaux-2015 (4e).
Sur le plan continental, outre une 2e place au saut en 2011, il avait remporté l'or (2013), l'argent (2010, 2015) et le bronze (2014) aux anneaux. Aux Mondiaux, il était en pleine progression depuis quelques années à son agrès de prédilection: 6e en 2013, 5e en 2014 et donc 4e en 2015.
L'étoile montante originaire de la banlieue parisienne, qui évolue au club de l'OAJLP Antibes, s'était qualifié pour la finale, avec une 6e place samedi.
Mais l'Olympe est décidément cruelle envers Aït Saïd, qui avait dû déclarer forfait pour les Jeux de Londres en raison d'une grave blessure au genou droit, survenue quelques mois avant, déjà à l'épreuve du saut, aux Championnats d'Europe de Montpellier de mai 2012.
Et sur le chapitre superstitition: son père était alors présent, et n'avait plus suivi son fils dans la salle, jusqu'à ce samedi où il était présent dans l'Arène olympique de Rio...
Cyril Tommasone, lui, n'a plus fait de résultats depuis deux ans. Mais l'espoir renaît chez le Lyonnais de 29 ans: il peut raisonnablement viser une médaille puisqu'il a fini 3e au cheval d'arçons, derrière deux Britanniques. Difficile de se réjouir quand un camarade est à l'hôpital...
"Je parle au nom du groupe, nous sommes sous le choc, a-t-il avancé. Je ne trouve pas les mots, je suis choqué et encore dans l'émotion".
Mais à l'inverse d'Aït Saïd, les Jeux sourient à Tommasone: il avait fini 5e dans sa spécialité aux JO-2012, lui qui était à Rio le seul Français à avoir une expérience olympique.
Un autre Français s'est qualifié: Axel Augis, au concours général individuel. Mais loin des premiers rôles, en tant qu'antépénultième qualifié.
L'équipe de France avait pris son billet de justesse pour Rio-2016: elle a fini dernière des 12 nations. "J?ai essayé de remobiliser les gars car il y a des objectifs, nous avons fait le job et peut-être quelques erreurs consécutives à ce choc", a expliqué Tommasone.
Les huit qualifiés sont dans l'ordre: Chine, Etats-Unis, Russie, Japon, Grande-Bretagne, Brésil, Ukraine et Allemagne.
Au concours général individuel, le "roi" Keiho Uchimura, auteur d'une chute à la barre fixe, s'est fait devancer par l'étonnant Ukrainien Oleg Verniaiev . Mais le Japonais avait été encore plus mal classé aux qualifications de Londres (9e) avant de s'imposer.