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Simone Biles , saga olympique, épisode 4: et c'est l'épisode du coup de théâtre, où la meilleure gymnaste du monde a perdu l'équilibre à la poutre et laissé filer l'or, mais pas le podium, au pied duquel s'est postée une Française.
Le quintuplé inédit n'est donc plus à l'ordre du jour, mais la triple titrée (équipe, individuel, saut) peut encore, avec la finale du sol mardi, égaler le record du quadruplé en un tournoi olympique codétenu par la Soviétique Larissa Latynina (1956), la Tchécoslovaque Vera Caslavska (1968) et la Roumaine Ecaterina Szabo (1984).
C'est un coup de théâtre, car l'Américaine écrasait toute concurrence et tout suspense à la poutre, que ce soit ces dernières années (bronze 2013 puis or 2014 et 2015 aux Mondiaux) ou ces derniers jours (première aux trois routines à Rio).
Tout allait bien pour la Texane de 19 ans. Tout à coup, elle rate une réception de salto avant. Déséquilibrée, elle est contrainte de mettre les deux mains sur la poutre pour ne pas chuter, quelques secondes de flottement inesthétique qui déclenchent la plus grosse sensation de la journée dans l'Arène olympique.
Quelques signes de fébrilité ensuite, puis une sortie parfaite. Mais son habituel sourire a disparu, et sa note achève de la dépiter: un 14,733.
"N'importe qui adorerait avoir une médaille de bronze aux JO, a-t-elle ensuite relativisé. Je suis juste déçue par ma routine, je ne sais pas vraiment ce qui s'est passé. J'ai encore le sol à disputer. Je suis un peu fatiguée, mais le sol me ragaillardit à chaque fois".
La Texane serait-elle écrasée par l'enthousiasme qu'elle déclenche? "C'est effrayant et excitant, et ça me dépasse un peu", a-t-elle avancé.
Et la Néerlandaise Sanne Wevers, médaille d'argent à cet agrès aux Mondiaux-2015 dans l'ombre de l'omnipotente Américaine, s'est élancée pour une routine tout en maîtrise et élégance, récompensée d'un 15,466 valant de l'or.
"Je savais que je devais tout donner, faire ma difficulté maximale, mais après l'avoir vue, je me suis dit qu'il valait mieux jouer la sécurité", a commenté la gymnaste oranje.
- 16h03 à Rio -
Il est 16h03, et pour la première fois à Rio, une concurrente dépasse la reine Simone dans l'un des trois agrès qu'elle archi-dominait jusqu'alors (tous sauf les barres asymétriques).
Calées sur leurs chaises, Biles et Boorman sont prostrées, la mine défaite. Ce n'est qu'à l'issue du passage de sa coéquipière Lauren Hernandez que Biles retrouve le sourire. Puis, se voyant à l'écran avec sa copine, elle tire joyeusement la langue à la caméra.
Finalement heureuse d'être accompagnée sur le podium par sa compatriote de 16 ans, argentée pour son premier tournoi majeur.
Mais le suspense pour le podium de la poutre s'est étiré jusqu'au bout, avec le passage en dernier de Flavia Saraiva, la petite chérie des Brésiliens, et la réclamation posée par la Française Marine Boyer juste avant.
Des dizaines de secondes qui tenaient la salle en haleine, attendant jusqu'où irait le coup de théâtre: l'une d'elles allait-elle commettre l'exploit de priver Biles de médaille?
Non: "Flavinha" finissait cinquième, et Boyer quatrième.
La Française réalisait ainsi une très belle finale puisqu'elle s'était qualifiée en tant qu'avant-dernière. La Réunionnaise finit au pied du podium, comme la veille le Lyonnais Cyril Tommasone aux arçons.
Plus tôt dans la journée de lundi aux anneaux, leur compatriote Danny Pinheiro Rodrigues avait fini 7e sur les finalistes. Il avait été repêché après le forfait sur blessure de son coéquipier Samir Aït Saïd et l'exclusion du Néerlandais Yuri van Gelder par son équipe nationale pour une nuit alcoolisée.
A cet agrès, le Grec Eleftherios Petrounias a devancé le tenant du titre brésilien Arthur Zanetti et le Russe Denis Abliazin.
Le Nord-Coréen Ri Se-gwang s'est imposé au saut. Il n'aura jamais esquissé le moindre sourire, mais avait les larmes aux yeux au moment de l'hymne national. Il a partagé le podium avec même Abliazin et le Japonais Kenzo Shirai.
Comme quoi, il n'y a pas que Biles dans la gym.