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Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas pour l'escrime française à Rio: l'euphorie de la médaille d'argent des fleurettistes à peine retombée, les sabreuses se sont inclinées d'entrée samedi, laissant à l'épée masculine les derniers espoirs tricolores dimanche.
En soirée, le titre est revenu à la Russie, facile vainqueur de l'Ukraine en finale (45-30). Les Américaines ont pris la troisième place, le podium prenant ainsi une petite dimension historique : Ibtihaj Muhammad a été la première Américaine voilée à décrocher une médaille olympique, elle qui était arrivée à Rio en essayant de changer la perception de sa religion, l'Islam.
Manon Brunet, quatrième de l'épreuve individuelle lundi, et ses équipières Cécilia Berder et Charlotte Lembach sont tombées de haut : arrivées au Brésil avec la troisième place mondiale et des podiums sur la quasi-totalité des épreuves de Coupe du monde qualificatives pour Rio, elles n'ont pas trouvé la parade face à des Italiennes qu'elles avaient tant dominées au cours la saison.
Elles ont terminé la journée sur deux autres défaites plus symboliques dans les matches de classement, finissant à la huitième place.
"On est tombé sur une équipe italienne qui avait tout à gagner, vaillante, audacieuse. Elles nous ont marché dessus", a reconnu Berder, la leader des Bleues. "Elles ont été au-dessus du niveau qu'elles avaient cette année. Je n'arrive pas à dire ce qui a péché. Ce n'est pas normal."
- 'La pire défaite de ma vie' -
Le scénario des Championnats du monde de Moscou l'an passé, une élimination en quarts de finale contre la Pologne, s'est donc répété.
Dans la Carioca Arena 3, les filles de Jean-Philippe Daurelle ont entamé le match par le mauvais bout et se sont retrouvées rapidement menées de six touches (9-3). Un retard qu'elles ont tenté de grappiller grâce à de bons relais de Brunet, Lembach et Berder, toutes revenues à une ou deux touches. Mais sans jamais prendre les devants.
"C'est la pire défaite de ma vie. Perdre en individuel et en équipe, c'est dur", a réagi Brunet, 20 ans. "J'espère revenir dans quatre ans et décrocher deux médailles. Je vais penser à ça pendant quatre ans. Je vais essayer de bien digérer la déception, et revenir à l'attaque."
L'escrime française se remet tout doucement du fiasco de Londres (zéro médaille). Avec deux breloques au Brésil, l'argent des fleurettistes par équipes et le bronze de Gauthier Grumier à l'épée, plus deux places de quatrième (Brunet et Lauren Rembi à l'épée), le bilan est d'ores et déjà meilleur, mais inférieur aux attentes (quatre médailles, dont un titre).
Dimanche, Grumier, Yannick Borel, Daniel Jérent et Jean-Michel Lucenay , N.1 mondiaux et champions d'Europe mi-juin à Torun (Pologne), seront en piste, avec l'étiquette de favoris pour l'or.
Un titre espéré par toute l'escrime tricolore, pour enfin entendre la Marseillaise, et faire basculer le bilan dans la moyenne des précédents JO.