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D'un côté l'immensité de l'espace et son infini, de l'autre l'espace réduit d'une piste de compétition de fleuret et son obligation terre-à-terre de résultat: Astrid Guyart a réussi à allier deux passions au premier abord antinomiques, et visera les étoiles à Rio mercredi.
"Depuis l'âge de 7 ans, j'ai toujours été passionnée par l'espace. J'ai lu très jeune des livres sur la formation des étoiles, sur l'univers. C'est quelque chose qui a toujours aiguisé ma curiosité", explique à l'AFP la s?ur de Brice Guyart , champion olympique de fleuret en 2004 à Athènes, sa cadette de deux ans.
Bouquins vulgarisés ou non, tout y passait. "La formation des planètes, d'où vient-on, y a-t-il des extraterrestres. C'est un domaine qui m'a toujours attirée et qui m?apaise. Je me sens bien quand je m'intéresse à ce sujet", ajoute-t-elle.
Mais pourquoi donc cet intérêt pour l'espace? "Ce qui m'intriguait, c'était l'immensité, l'infini, le fait de ne pas avoir de réponse à certaines questions aujourd'hui et que l'on en aura peut-être jamais", poursuit-elle.
"L'école m'a donné le virus, mais c'est surtout quelque chose de très personnel. J'en ai fait des exposés sur l'espace, mais c'était mon choix, c'est moi qui choisissais les thèmes", ajoute-t-elle encore.
Ne pas savoir potentiellement d'où l'Homme vient lui permet de relativiser certaines choses de la vie. "On est tous dans nos vies avec nos problèmes du moment. Et quand on prend un peu de hauteur, et l'espace le permet, ça fait relativiser beaucoup de choses."
Une philosophie qui l'accompagne instinctivement depuis qu'elle est toute petite.
- Travail sur Ariane 6 -
En avançant dans son cursus scolaire, l'idée de faire des études d'ingénieur dans le domaine de l'aérospatial "s'est décidée très vite. Mon père est ingénieur, mes oncles le sont. Donc, ça s'est un peu imposé à moi. Une voie naturelle."
Depuis 2007, elle travaille à Airbus. "J'ai travaillé sur la conception d'Ariane 6, sur la conception de véhicules pour enlever les débris qui sont en orbite. C'est très varié", explique-t-elle.
Autre aspect de son travail, des activités de coaching "pour travailler la cohésion d'équipe. C'est lié au fait que je suis sportive de haut niveau".
A côté de cette activité professionnelle, Astrid Guyart trouve le temps de s'entraîner au fleuret et s'est qualifiée pour les jeux Olympiques de Rio, où elle sera une outsider pour le podium mercredi dans l'épreuve individuelle de fleuret.
"Je n'ai pas eu de contrats d'image avec Airbus. J'ai eu un vrai contrat. J'ai donc fait des allers-retours entre Les Mureaux et Vincennes (où se trouve l'Insep) pour des réunions et des entraînements", explique-t-elle.
Sa carrière a pu à certains moment en pâtir, surtout face aux Italiennes et Russes, dominatrices dans cette arme. "Dans certains pays, on peut parler de sportifs d'État. L'État leur fournit un statut et un revenu, pour qu'ils n'aient qu'à penser au sport", précise-t-elle, alors qu'elle a participé au comité de pilotage de la mission Karaquillo sur le statut de sportif de haut niveau.
"J'ai pu faire part de mon expérience. Je suis tombée dans les pièges, tous les panneaux et aussi de ce fait, j'ai pu détecter les mécanismes qui pourraient être améliorés", explique-t-elle.
Le travail parlementaire, qu'elle ne connaissait pas, a été "très intéressant et très enrichissant". Mais pas de quoi penser à une carrière en politique. L'objectif de Rio avant toute chose occupe son esprit.