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A deux semaines de leur entrée en piste aux Jeux de Rio, les cavaliers français de saut d'obstacles peaufinent leurs derniers réglages à l'occasion du concours international de Dinard ce week-end, une dernière répétition sans leurs chevaux, laissés eux au repos.
Les binômes en équitation n'ont pas forcément la même vie. Si les chevaux ont besoin de se reposer à deux semaines des Jeux, il n'en va pas de même pour les cavaliers, avides de rythme, en quête de confiance et de certitudes avant le grand saut olympique.
"C'est leur vie, leur gagne-pain, ce sont des cavaliers professionnels. On ne peut pas leur dire 15 jours avant les Jeux: +Vous ne sautez plus+", explique à l'AFP Philippe Guerdat, sélectionneur de l'équipe de France.
"En plus, ce n'est pas bien pour leur tête. Déjà, une semaine sans faire de concours, ils ne sont pas bien", ajoute M. Guerdat, père du Suisse Steve Guerdat , champion olympique de saut à Londres.
Pour le cheval, l'autre moitié du couple, l'approche est sensiblement différente afin de cibler le pic de forme.
"On a fait des programmes individuels en début de saison. Il y a des chevaux qui ont besoin de sauter plus, plus gros, d'autres plus sur la fraîcheur", rappelle M. Guerdat.
Au terme de ce processus, les montures olympiques ont été alignées pour une dernière compétition commune dimanche dernier lors du petit Grand Prix du concours de Knokke, en Belgique.
Avec des cotes de 1,50 m (contre 1,60 m à Dinard et aux Jeux), l'important était le respect des barres. Ryan des Hayettes Hermès, Sydney Une Prince, Flora de Mariposa et Rêveur de Hurtebise HDC se sont acquittés de la consigne, sous les selles respectives du numéro un mondial Simon Delestre, de Roger-Yves Bost , Pénélope Leprévost et Kevin Staut.
- Stage d'oxygénation -
Mais depuis, c'est repos pour ces montures de luxe. Pilotes et chevaux se retrouveront dimanche soir en Normandie lors d'un stage de quatre jours d'oxygénation pour insuffler l'esprit de groupe, et aussi une journée consacrée au saut. "Pour que ce ne soit pas trop long entre le dernier parcours et les premières épreuves (à Rio)", explique Philippe Guerdat.
Le concours de Dinard ne servira pas forcément qu'à des réglages. Une victoire dans ce Grand Prix dominical, doté de 270.000 euros, dont un tiers au gagnant, mettrait du baume au coeur et du beurre dans les épinards, et gorgerait de confiance l'équipe de France.
Les cavaliers disposent également d'un cheptel de chevaux dont les deuxième et troisième choix -- qui seront très cerainement montés à Dinard-- sont parfois tout près de la qualité de leur crack choisi pour Rio.
"Et ça permet de rester dans le coup", explique le réjouissant cavalier Roger-Yves Bost , conscient qu'il y a une vie avant et après les JO.
L'équipe de France a également retenu la leçon de l'échec des JO de Londres il y a quatre ans avec un très cinglant zéro pointé, éliminée dès la première manche du concours par équipes. +Bosty+, le surnom de Roger-Yves, était reserviste à l'époque.
Croyant bien faire en se préservant, les cavaliers tricolores (Delestre, Staut et Leprévost) avaient en effet renoncé à la cérémonie d'ouverture. Un manque d'expérience qui s'était révélé fatal, les cavaliers n'ayant pas pris conscience de la dimension des Jeux.
Mais là, le 5 août au soir, les cavaliers tricolores défileront bien au stade olympique de Rio, pendant que leurs chevaux, sur le site de Deodoro, feront peut-ête des rêves de médailles.