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A 32 ans, Gauthier Grumier n'était venu que pour une seule médaille à Rio, l'or olympique, mais il rentrera satisfait du Brésil avec du bronze autour du cou, pour ce qui a été sa dernière grande compétition en individuel.
Le titre est revenu en soirée à Park Sang-young, premier Sud-Coréen à décrocher l'or olympique à l'épée, preuve que cette arme est en pleine internationalisation, puisque il y a quatre ans, c'était un Vénézuélien, Ruben Limardo Gascon, qui s'était paré d'or.
C'est contre le Hongrois Géza Imre, déjà sa bête noire en 2015 en finale des Championnats du monde de Moscou, que Grumier a laissé s'envoler l'espoir de devenir le premier champion olympique français à l'épée depuis l'or à Barcelone en 1992 d' Eric Srecki , son modèle lorsqu'il était jeune.
Il a su se remobiliser pour battre en match pour la 3e place le Suisse Benjamin Steffen, brisant ainsi la malédiction des petites finales perdues par les Françaises Lauren Rembi (épée) et Manon Brunet (sabre) à Rio.
"Elle a un goût de caramel. Ce n'est que du bronze, j'en suis très satisfait. Ce n'est pas forcément la couleur que j'aurai espéré, mais j'ai quand même gagné une petite finale, et c'est ça que je retiendrai", a expliqué le gaillard d'1,88 mètres.
Des défaites dans les moments clés des grands championnats, Grumier en a connu: en demi-finales des Mondiaux-2014 contre son coéquipier Ulrich Robeiri , en finale des Mondiaux-2015 à Moscou et des Mondiaux 2010 à Paris.
En individuel, il n'aura finalement visité la plus haute marche d'un podium qu'à une seule reprise, lors des Championnats d'Europe 2015 à Montreux (Suisse), trop peu pour ce fantastique talent, qui a commencé l'escrime dès l'âge de 3 ans à Nevers avec son père maître d'armes, et qui a dominé les trois dernières saisons d'épée. A l'image de Philippe Riboud et Fabrice Jeannet , parmi les meilleurs de leur génération mais jamais en or en individuel aux Jeux.
- Londres-2012, c'est du passé -
Avec cette médaille de bronze, Grumier permet toutefois à l'escrime française de tourner enfin la page des Jeux de Londres en 2012, qui s'était soldés sans médaille, une première pour le plus grand pourvoyeur de médailles (désormais 116) et de titres (41) de l'olympisme français.
Ce bronze vient récompenser un retour opéré par Grumier en 2014, lui qui a traversé une période de blessures après son cuisant échec aux Jeux de Londres, et que les idées de retraite ont très fortement gambergent dans sa tête.
"A l'époque, j'errais sans but, sans plaisir. Je traînais des pieds à l'entraînement", explique-t-il à l'AFP.
"Le fait de verbaliser mon objectif avec Hugues et Stéphane, un projet défini clairement, ça met du poids sur les épaules. Ça a un autre impact que de se le dire entre amis", explique à l'AFP le nouveau champion olympique. Et le but était bien évidemment l'or à Rio. Belle consolation avec le bronze.
Tout jeune père de famille - son fils Gaspard est né en fin d'année 2015 - l'épéiste pourrait désormais suivre la même voie que son autre modèle, son entraîneur national Hugues Obry , et se voit bien poursuivre dans le monde de l'escrime après les pistes.
"Quand Hugues a arrêté sa carrière en 2004, le maître Riboud avait repris l'arme et a demandé à Hugues de lui donner un coup de main. En le voyant faire avec les jeunes à Reims, j'ai tout de suite su que c'est ça que je voulais faire", explique-t-il, précisant que plus qu'être maître d'armes dans un club, c'est surtout l'entraînement national qui le botterai bien.
C'est d'ailleurs ce qu'il va faire dès septembre et coacher ses actuels coéquipiers.