Happy Birthday : |
Emese Szasz, à bientôt 34 ans, est devenue championne olympique d'épée samedi à Rio, s'inscrivant dans la pure tradition de l'école hongroise, qui a notamment donné à l'escrime l'une des meilleures de sa génération, Timea Nagy , double championne olympique 2000 et 2004.
"J'ai beaucoup appris à ses cotés, c'était une légende pour moi et je suis plus que fière de lui succéder ce soir. Ca a été extrêmement enrichissant d'évoluer avec elle et prendre sa suite aujourd'hui me rend très fière", a expliqué Szasz après son triomphe.
Il faut croire que l'épée est une arme de patience et d'expérience, et qu'à ce petit jeu, les Hongrois sont les plus forts. En 2015 aux Championnats du monde de Moscou, Geza Imre était sorti du bois à 40 ans pour décrocher son premier titre mondial.
Szasz l'a en quelque sorte imité samedi à Rio. Dans sa carrière d'une quinzaine d'années, elle a été souvent parmi les meilleures, mais jamais sur la plus haute marche du podium. En 2010, elle s'incline en finale des Championnats du monde contre la Française Maureen Nisima à Paris. Cette année-là, elle termine symboliquement à la place de N.1 mondiale.
Rebelote en 2013 chez elle à Budapest, pour une médaille de bronze mondiale, qu'elle avait déjà décrochée en 2006 à Turin.
Samedi à Rio, elle a enfin franchi le plafond de verre dans une compétition où elle n'a jamais été inquiétée. A peine une petite frayeur contre la Française Lauren Rembi, en demi-finale, lorsque cette dernière recolle à une touche (7-6) et qu'il ne reste plus qu'une vingtaine de secondes à jouer. Mais sa défense de fer était trop solide pour la jeune Parisienne, battue 10 à 6.
Quatre touches de retard (7-11) en finale contre l'Italienne Rossella Fiamingo, double championne du monde en titre? Elle en a déjà vu d'autres et, comme contre Rembi, elle l'a joué à l'expérience, pour cette fois recoller au score (12 partout), puis toucher deux fois toute seule et finir sur une touche double.
Elle perpétue la tradition hongroise, qui n'a manqué qu'un seul podium (en 2012) depuis l'apparition de la discipline au programme olympique en 1996.
Pour Fiamingo, l'occasion était rêvée de concrétiser sa domination sur l'épée mondiale, d'autant que, pour elle, les Jeux sont déjà terminés. L'Italie n'a en effet pas réussi à qualifier son équipe, alors que Szasz peut encore espérer le doublé, que la Chine de Sun Yiwen, 3e samedi, et la France de Rembi tenteront d'empêcher le 11 août.