Happy Birthday : |
Quelques dizaines de sportifs russes ont atterri jeudi soir à Rio de Janeiro, autorisés par leurs fédérations internationales à participer aux JO-2016 (5-21 août) contrairement à trois cyclistes, mis au ban après une brève accalmie dans le rythme des suspensions.
"Concernant le dopage, nous essayons d'y remédier et nous pouvons dire que seuls des sportifs propres sont arrivés ici aujourd'hui" (jeudi soir), a déclaré Yuri Butnev, un porte-parole du Comité olympique russe (ROC), à sa descente de l'avion.
Les athlètes ont été accueillis par des compatriotes à l'aéroport international de Rio. "Nous devons les soutenir deux fois plus à cause de cette histoire, notre équipe doit être plus forte", a dit par exemple Anatoly Saving.
Le président du ROC, Alexandre Joukov, avait tenu à accompagner jeudi matin ses sportifs jusqu'à l'aéroport de Moscou, pour prodiguer ses derniers encouragements et conseils, demandant notamment aux qualifiés de "garder leur esprit combatif et (de) ne pas faire attention aux éventuelles insinuations et provocations".
Initialement prévue à 387 personnes par le ROC la semaine dernière, la délégation russe qui défilera dans le stade Maracana le 5 août s'est depuis réduite à "273 dans 30 disciplines", selon le décompte du ministre russe des sports Vitali Moutko, anticipant --sans doute-- l'exclusion de trois cyclistes en sus des trois déjà retirés par le ROC.
- Cyclistes dans le viseur -
Ces derniers, parmi lesquels figurent Olga Zabeinskaya et Ilnur Zakarin, ont été exclus en raison d'une précédente sanction pour dopage, l'un des critères d'inéligibilité fixé par le CIO, alors que trois autres, mentionnés dans le rapport Mc Laren sur le système d'un dopage d'Etat en Russie, n'avaient pas encore été sanctionnés par l'Union cycliste internationale (UCI).
"L'UCI est en train d'identifier les échantillons des coureurs (...) et a également transmis les noms de ces trois athlètes au CIO dans le contexte de la décision de la commission exécutive de ce dernier", a en effet déclaré la fédération internationale dans un communiqué alambiqué, bien que ne laissant guère de doute sur l'issue du processus.
Dimanche, le CIO avait chargé les fédérations internationales de statuer sur l'éligibilité des sportifs en vertu de plusieurs critères, notamment l'absence de contrôle positif précédent, la non-implication dans les faits dénoncés dans le rapport McLaren et le fait d'avoir été régulièrement soumis à des contrôles antidopage hors de Russie.
Selon M. Moutko, le contingent définitif sera connu samedi, alors que l'on restait jeudi soir sans nouvelles des opérations de tri de nombreuses fédérations internationales, notamment la boxe et la gymnastique.
Samedi, les gymnastes russes avaient été les premiers, avec les escrimeurs, à rejoindre Rio, sans attendre le résultat du passage au crible de leurs dossier par leur fédération respective.
- Presqu'un tiers à la trappe -
Jeudi soir, la Fédération internationale de lutte a confirmé l'exclusion du double champion du monde de lutte libre Viktor Lebedev, tout en autorisant les 16 autres lutteurs russes à concourir.
Dix jours après la publication du rapport McLaren sur le système de dopage d'Etat impliquant les autorités antidopage et le laboratoire de Moscou, près d'un tiers de la délégation russe est déjà passée à la trappe, en grande partie en raison de la sévérité des fédérations internationales d'athlétisme (IAAF) et d'aviron (FISA).
L'IAAF a exclu 67 athlètes, dont la "tsarine" du saut à la perche, Yelena Isinbayeva, qui avait versé des larmes mercredi lors d'une cérémonie avec Vladimir Poutine. Le président russe avait alors dénoncé des exclusions "injustes" ayant porté "un coup de poignard à l'ensemble du monde du sport".
L'IAAF n'a repêché que la sauteuse en longueur Darya Klishina, en vertu de son exil en Floride d'où elle peut justifier de contrôles antidopage réguliers crédibles, à l'inverse de ses compatriotes.
La FISA a pour sa part déclaré inéligibles 22 athlètes, dont 19 sur le seul motif qu'ils ne pouvaient pas présenter trois contrôles antidopage réalisés à l'extérieur de Russie sur les dix-huit derniers mois.
"Il fallait taper fort. On a tapé fort, mais cela fait des dégâts, parce que l'on ne peut absolument pas dire que les rameurs inéligibles sont dopés. Absolument pas", a expliqué le président de la Fédération internationale d'aviron, le Français Jean-Christophe Rolland . "Il y a des fédérations qui n'ont pas mis le curseur au même endroit. Je ne crie pas victoire, mais on a pris nos responsabilités, peut-être plus que d'autres fédérations."