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A six jours de l'ouverture des JO de Rio (5-21 août), le Comité international olympique (CIO) a confié samedi à trois de ses membres la possibilité d'écarter des sportifs russes pourtant retenus par leur fédération internationale.
"La commission exécutive du CIO a décidé de déléguer à un groupe composé de trois de ses membres la décision finale concernant les athlètes russes", a annoncé Mark Adams, porte-parole du CIO, à l'issue d'une réunion écourtée du gouvernement du CIO.
En attendant que Thomas Bach vienne s'expliquer dimanche à midi lors d'une conférence de presse très attendue, le CIO a voulu ainsi réaffirmer son pouvoir en matière de lutte contre le dopage, alors que son président a été vivement critiqué pour avoir laissé aux fédérations internationales le soin d'écarter les athlètes ne répondant pas aux critères de probité fixés par le même CIO.
Ce groupe qui "aura à décider de la participation de chaque sportif individuellement" sera composé du Turc Ugur Erdener, président de la Fédération internationale de tir à l'arc et médecin de profession, de l'ancienne escrimeuse allemande Claudia Bokel et de l'Espagnol Juan-Antonio Samaranch jr, fils de l'ancien président du CIO.
Les trois membres du CIO étudieront les listes proposées par chaque fédération mais ne reviendront pas sur les sportifs russes déjà écartés.
- Les suites du rapport McLaren -
La délégation russe devait initialement compter 387 sportifs, mais elle s'est réduite comme peau de chagrin après la publication le 18 juillet du rapport McLaren pointant un dopage d'Etat en Russie.
"A l'heure actuelle, je peux vous dire que nous serons présents dans 29 disciplines sur 34, avec 266 personnes", a annoncé le ministre russe des Sports Vitaly Moutko à la chaîne sportive Match-TV samedi matin.
Selon le dernier recensement de l'AFP, 117 sportifs russes sont d'ores et déjà identifiés comme officiellement exclus des Jeux de Rio.
Suivant les conclusions du rapport McLaren, les huit haltérophiles russes ont été recalés par leur Fédération internationale (IWF), comme 22 des 28 rameurs (aviron).
Les décisions des fédérations internationales de boxe, de gymnastique, de golf et de taekwondo n'étaient toujours pas connues samedi soir.
Le scandale sur le dopage en Russie avait éclaté à l'automne 2015 avec la mise au jour d'un système organisé dans l'athlétisme, dont tous les représentants, parmi lesquels la double championne olympique de saut à la perche Yelena Isinbayeva ou le champion du monde du 110 m haies Sergey Shubenkov, ont été recalés par leur Fédération internationale (IAAF).
Seule Darya Klishina (saut en longueur) a été déclarée éligible car elle s'entraîne aux Etats-Unis et répond aux critères édictés par l'IAAF en matière de lutte contre le dopage.
- Deux nageurs saisissent le TAS -
Les exclus ont la possibilité de saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS): une voie que Vladimir Morozov et Nikita Lobintsev , deux des sept nageurs russes rejetés, ont empruntée les premiers.
Tous deux médaillés de bronze à Londres en 2012, ils ont déposé un appel contre la décision de la Commission exécutive du CIO du 24 juillet et contre la décision de la Fédération internationale de natation (Fina) de ne pas valider leur inscription aux JO.
Les deux nageurs seront entendus dimanche à 14h00 heure locale (17h00 GMT) par le TAS qui pourrait rendre une décision dans la soirée ou bien lundi, a-t-on appris de sources concordantes.
Au milieu des réunions du CIO et des recours des athlètes, Vitali Stepanov, ancien contrôleur de l'agence antidopage russe, à l'origine, avec son épouse Yuliya, des révélations sur le dopage dans l'athlétisme de son pays, s'est dit convaincu que le dopage frapperait les JO de Rio.
"Cela a toujours été le cas aux jeux Olympiques, il n'y a jamais eu de Jeux propres, et il n'y a aucune raison de penser que Rio sera propre. Malheureusement, des athlètes dopés seront en compétition", a déclaré le lanceur d'alerte au journal brésilien O Estado de Sao Paulo.
Le fait que le CIO n'ait pas voulu exclure l'intégralité de la délégation russe, laissant le soin aux fédérations de +faire le tri+ montre que "c'est tolérance zéro non pour le dopage, mais pour l'éthique", a-t-il estimé.