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La Russie, dont l'athlétisme ne verra pas Rio, est née au monde olympique en 1996 seulement, et a surfé sur l'héritage des années soviétiques pour devenir immédiatement un géant de l'athlétisme mondial, dauphin des Etats-Unis en terme de palmarès.
En seulement cinq éditions des JO d'été, le pays s'est construit un palmarès exceptionnel, renforcé par pléthore de titres et de médailles dans les championnats du monde et d'Europe.
Le poids de l'athlétisme russe au niveau mondial se mesure d'abord par des chiffres éloquents.
Si ce sont toujours les Etats-Unis qui ont terminé en tête du tableau des médailles aux JO d'été en athlétisme depuis 1996, la Russie se présente clairement comme la nation dauphine: deuxième en 1996 à Atlanta (3 or, 6 argent, 1 bronze, 10 médailles), quatrième en 2000 à Sydney (3 or, 4 argent, 6 bronze, 13 médailles), deuxième en 2004 à Athènes (6 or, 7 argent, 6 bronze, 19 médailles), deuxième en 2008 à Pékin (6 or, 5 argent, 7 bronze, 18 médailles) et de nouveau deuxième à Londres en 2012 (6 or, 3 argent, 5 bronze, 14 médailles en tout).
Encore faut-il rappeler que la Russie avait glané à l'origine huit médailles d'or à Londres-2012, avant les déclassements pour dopage de Sergey Kirdyapkin (50 km marche) et Yuliya Zaripova (3000 m steeple). Et dans l'attente possible d'autres mauvaises surprises.
Malgré le retrait de ces deux titres, l'athlétisme a été le principal fournisseur d'or pour la Russie lors des derniers JO (6 titres sur les 22 enregistrés par l'ensemble de la délégation russe).
Pour résumer: l'athlétisme, sport olympique N.1, est le sport N.1 russe, en terme de réussite dans les grands rendez-vous.
Ainsi, la présence de l'athlétisme russe a toujours été conséquente lors des Mondiaux de la discipline, depuis sa première apparition en 1995 à Göteborg (12 médailles mais un seul titre).
- N.2 derrière les USA -
Encore timide à Athènes en 1997 (8 médailles dont une d'or), la Russie a ensuite figuré à chaque édition parmi les quatre meilleures nations de la planète jusqu'en 2013. Elle a même réussi à mettre un terme à l'hégémonie américaine à deux reprises en dominant le tableau des médailles en 2001 à Edmonton (Canada) et 2013 à domicile à Moscou.
Des Mondiaux qui, aujourd'hui, posent questions, puisque le dernier rapport de la commission d'enquête de l'AMA, a révélé une tricherie organisée à l'occasion du rendez-vous.
Signe des temps, les derniers Mondiaux de Pékin, alors que le scandale commençait à prendre forme en août 2015, ont en revanche été un fiasco (4 médailles dont deux titres).
Ainsi, depuis sa naissance sportive, sur les cendres de l'Union Soviétique, la Russie a cumulé 24 titres olympiques et 51 titres mondiaux en athlétisme...
Au-delà de ce bilan chiffré impressionnant, l'athlétisme russe a aussi su produire des visages internationaux à même de porter son image.
C'est le cas notamment de la "Tsarine" de la perche Yelena Isinbayeva, détentrice du record du monde en plein air depuis 2009 (5,06 m), double championne olympique (2004, 2008, en bronze en 2012), une des plus grandes figures de l'athlétisme de ces dernières années.
Son titre mondial, à domicile à Moscou, a ainsi été le grand moment de ces championnats 2013 organisés comme un hymne à l'athlétisme national.
Dans la jeune génération, le hurdleur Serguei Shubenkov, champion du monde 2015 du 110 m haies, commence aussi à capter la lumière médiatique.
Leur absence aux Jeux de Rio est un symbole de ces athlètes punis sans jamais avoir été contrôlés positif.