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La 22e étape du Tour de France se court samedi à Copacabana, où les Bleus sont d'ambitieux outsiders dans la difficile épreuve de cyclisme sur route des JO de Rio face aux favoris espagnol (Valverde) et italien (Nibali).
Treize jours après l'arrivée du Tour, la plupart des grands acteurs de la Grande Boucle se retrouvent sous le soleil brésilien au départ des 237,5 kilomètres. Dans des conditions très différentes puisque la course olympique, par sélections nationales, réunit des équipes réduites (4 coureurs pour la France, 5 pour les formations les mieux dotées).
A l'inverse des JO de Londres, où le Kazakh Alexandre Vinokourov avait surpris les routiers-sprinteurs sur un parcours sans grande difficulté, les grimpeurs sont cette fois avantagés. Deux circuits, Grumari et Canoas/Vista Chinesa, comportant des pentes sévères, sont à escalader plusieurs fois. La dernière descente, très technique, amène à un final plat de 7 kilomètres.
"Ce sera difficile pour un homme seul", prévient toutefois Romain Bardet, deuxième du Tour derrière le Britannique Chris Froome. L'Auvergnat (25 ans) s'attend plutôt à voir un petit groupe débouler sur la ligne installée près du fort de Copacabana, à l'entrée de la célébrissime plage de sable blond.
Dans la sélection dirigée par Bernard Bourreau, Bardet aura pour tâche de bouger dans le final. Avec, sans doute, d'autres coureurs offensifs (D. Martin, Costa, Mollema, Kwiatkowski, Pantano). "Mon rôle, annonce-t-il, c'est d'être à la bagarre dans la dernière bosse avec les meilleurs et essayer de faire la sélection".
- Valverde premier favori -
Sinon, les chances françaises de décrocher un premier podium dans cette épreuve depuis... soixante ans -le dernier titre date de 1948!- reposeront pour l'essentiel sur Julian Alaphilippe, descendeur virtuose et rapide au sprint. A moins d'un exploit d'Alexis Vuillermoz, qui s'était imposé l'été dernier dans l'épreuve de préparation (test-event) face, il est vrai, à une faible concurrence.
"Des équipes ont préféré amener des coéquipiers pour cadenasser la course", analyse Bardet. Surtout l'Espagne qui aligne de solides rouleurs (Erviti, Castroviejo, I. Izagirre) dans une sélection axée sur Alejandro Valverde, au profil-type sur ce parcours.
A 36 ans, le Murcian, jadis suspendu pour dopage (2010 à 2012), reste toujours aussi compétitif. Sauf que les JO ne lui ont jamais réussi jusqu'à présent lors de ses trois premières participations.
Froome, qui songe davantage au contre-la-montre programmé mercredi, le désigne pour premier favori avec Vincenzo Nibali, lequel est conscient de la difficulté de l'entreprise: "Il faut réunir tant de facteurs, la condition mais aussi la réussite."
Mais le "Requin de Messine" avoue: "La course des JO a plus de valeur pour moi que le championnat du monde." Un avis de plus en plus partagé dans le peloton depuis que les "pros" participent aux JO (1996).
Le lendemain, Pauline Ferrand-Prévot tentera de profiter des opportunités dans la course féminine (136,9 km) empruntant les mêmes circuits. "Je ne suis sans doute pas la plus forte actuellement", avoue la Française, loin d'être favorite par rapport à la Néerlandaise Anna Van der Breggen et la puissante sélection américaine (Mara Abbott, Evelyn Stevens et surtout Megan Guarnier).
"Elle arrive en challenger", convient l'entraîneur national Sandrine Guirronnet qui rappelle cependant le précédent de 2014 quand la jeune Champenoise (24 ans) avait gagné le titre mondial.