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Il n'y a pas eu de miracle pour les pistards français au vélodrome de Rio : aucun podium n'est venu arrondir mardi le très maigre bilan, une médaille de bronze, des compétitions olympiques, le plus mauvais score depuis 24 ans.
Ni François Pervis, investi du lourd poids de sauveur en raison de ses deux titres mondiaux du keirin, ni Michaël d'Almeida, qui a dit avoir appris sa sélection deux semaines avant le début des JO seulement, n'ont accédé à la finale. Le titre du keirin, le dernier attribué, est revenu, comme prévu, au Britannique Jason Kenny , déjà victorieux de la vitesse individuelle et par équipes.
Tout au long des six journées de compétition, les Français, réduits à une seule médaille dans la vitesse par équipes, sont restés très loin des Britanniques, qui ont méthodiquement procédé à leur habituelle razzia. Sur le bois du vélodrome de Barra, ils ont confisqué six titres sur dix, un de moins qu'à Londres pour un programme identique.
Laurie Berthon, dans l'omnium, a fait mieux que la veille dans les deux premières épreuves (500 m, tour lancé). Mais son retard était trop important pour remonter au classement. Pis, elle s'est enfoncée dans la course aux points. La dixième place finale, loin des espérances de départ pour la médaillée d'argent des derniers Mondiaux, est venue conclure le parcours de la Lyonnaise.
Les Français ont donc assisté en spectateurs aux deux dernières finales, la vitesse individuelle dames et le keirin messieurs. Côté féminin, Rebecca James, une Galloise âgée de 24 ans au look glamour, a buté sur l'Allemande Kristina Vogel . Elle a imité, par malheur pour les Britanniques, Victoria Pendleton qui avait échoué quatre ans plus tôt à Londres (2e). La jeune femme, qui vit avec l'ailier du XV de Galles, George North, a vécu une olympiade très contrastée.
- Kenny irrésistible -
Championne du monde en 2013, elle a dû être soignée pour des cellules précancéreuses, détectées à l'occasion d'un banal frottis. Une intervention chirurgicale à l'épaule puis, à l'automne dernier, un genou récalcitrant (quatre mois et demi d'arrêt) ont compromis sa présence à Rio. Après tant d'épreuves, les deux médailles d'argent conquises à Rio (vitesse individuelle et par équipes) peuvent la satisfaire.
Lundi, Vogel s'était interrogée sur la supériorité du cyclisme britannique : "Je ne veux accuser personne de quoi que ce soit mais c'est très discutable. Ils viennent en masse avec un niveau... Je ne sais pas comment ils font."
Le lendemain, la jeune femme, deux fois championne du monde de la vitesse individuelle (2014, 2015), a pourtant grimpé plus haut que "Becky" James sur un podium complété par Katy Marchant, une quasi néophyte âgée de 23 ans. Cette ancienne heptathlonienne britannique s'est orientée seulement en avril 2013 vers le cyclisme !
A côté de Marchant, qui n'avait encore jamais connu de podium mondial ou olympique, Kenny fait figure d'habitué. Il est venu à bout d'une finale de keirin crispante, interrompue deux fois à cause de départ anticipé d'un coureur.
Kenny, irrésistible, a enlevé mardi sa troisième médaille d'or à Rio, son cinquième titre au total. Sous les yeux énamourés de sa compagne Laura Trott , qui avait dans l'après-midi gagné dans l'omnium son deuxième titre à Rio, le quatrième de sa jeune carrière (24 ans). Au sens propre, un couple en or !