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Pour en finir avec les "clashs" récurrents de l'olympiade, des changements sont en vue pour le cyclisme sur piste français après le raté des JO de Rio, soldés par une seule médaille de bronze, le pire bilan depuis Barcelone 1992.
"La piste a été difficile, reconnaît Vincent Jacquet, le DTN en poste depuis l'été 2013. On aura un bon débrief dès la première semaine de septembre, pour analyser les raisons de ces contre-performances."
Pour lui, "ça ressemble étrangement à une phase de transition tout simplement". A l'image de Grégory Baugé, en fin de carrière après un parcours magnifique en Championnat du monde (4 titres mondiaux en vitesse individuelle), mais frustrant aux JO (une médaille d'argent à Londres).
Le responsable sportif du cyclisme français insiste sur le niveau toujours plus élevé des performances. "Quoi qu'en pensent les nostalgiques des années 1990 et 2000, la piste a changé", dit-il dans une allusion à la légende du sprint français, Daniel Morelon, qui l'a mis en cause nommément sur son compte social. "Il va falloir qu'on bosse sacrément pour s'adapter à tous ces changements".
A Rio, la course à la puissance s'est poursuivie. Un "espion", qui analyse les vidéos des courses, a indiqué à l'AFP que Jason Kenny , meilleur temps des qualifications (et futur vainqueur), utilisait un braquet gigantesque, sans doute 63x14, correspondant à une avancée de 9,70 mètres par tour de pédale. En 21 pédalées, le Britannique pouvait boucler la distance !
La conclusion s'impose: le sprint est en passe de devenir un sport avant tout de force, qui privilégie, peut-être à l'excès pour les puristes, la puissance musculaire. Le phénomène touche un peu moins les épreuves féminines, même si la Grande-Bretagne a su "fabriquer" une sprinteuse en trois ans à peine. Katy Marchant, médaillée de bronze de la vitesse à Rio, pratiquait encore l'heptathlon au début de l'année 2013 !
- Pas encore à la hauteur -
Dans le camp français, le DTN veut entamer un nouveau cycle: "L'olympiade a été faite de clashs réguliers. Quand la sérénité n'est pas là, c'est compliqué d'un côté comme de l'autre, pour les athlètes, pour le staff."
Les coureurs, de Michael d'Almeida à Thomas Boudat, ont affirmé vouloir se faire entendre des responsables pour progresser.
"J'en avais gros sur la patate de mon vécu de ces trois dernières années", a déclaré d'Almeida qui s'est interrogé mardi sur la suite à donner: "J'ai envie de gagner. Est-ce que j'en serai capable en quatre ans ?"
"On n'y arrivera pas si on n'a pas un état d'esprit d'équipe, si on a des guerres intestines régulières. Il va falloir apporter un peu de travail et de sérénité dans cette équipe", affirme le DTN.
"Si on se pose des questions toutes les deux minutes, c'est sûr qu'on n'est pas concentrés", dit-il encore.
"Quand on arrive en cours d'olympiade, c'est compliqué pour changer les gens, surtout des gens qui sont là depuis des années", affirme Vincent Jacquet qui se pose en patron: "On a à faire évoluer la vision d'un staff performant, on commence. Il y a encore des gens à changer."
"Je me suis engagé jusqu'à Tokyo (2020) pour mettre en place un projet d'équipe, ajoute-t-il. Il faut qu'on continue à mettre en place notre modèle de performance. On a évolué sur la recherche, le développement, mais on n'est encore pas à la hauteur de nos concurrents."
A Rio, le fossé est apparu béant.