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Dur, dur... Le rêve olympique de Grégory Baugé, la star du sprint français qui visait l'or de la vitesse individuelle, s'est évanoui samedi à Rio, anéanti bien avant terme, dès les quarts de finale.
Le "Tigre" antillais (31 ans), cinquième temps des qualifications, a subi la loi de son adversaire, le Russe Denis Dmitriev. Il a été sèchement dominé en deux manches par son rival, à peine plus jeune (30 ans) et beaucoup moins titré.
"En sprint, il ne suffit pas seulement d'aller vite", avait rappelé le quadruple champion du monde de vitesse, la référence de la dernière décennie dans l'épreuve-phare du programme de la piste. "Les matches, c'est autre chose."
Mais Baugé n'a pu concrétiser sur la piste en bois de Barra son expérience forgée au fil d'une formidable carrière entamée en 2004 et ponctuée par quatre titres mondiaux dans la discipline-reine de la piste (2009, 2010, 2012, 2015).
En huitième de finale, il était passé le matin contre le Néerlandais Jeffrey Hoogland, tombeur la veille de François Pervis. Non sans avoir laissé une ouverture vite comblée ensuite.
Mais, contre Dmitriev, abonné des podiums mondiaux en vitesse (4 fois médaillé depuis 2013 mais jamais titré), le Français, moins tonique qu'à son habitude, a été dominé dans les deux manches.
"Je l'ai battu plusieurs fois. Lui ne m'a jamais battu", avait annoncé l'Antillais, qui se déclarait confiant. La suite lui a donné tort, cruellement, si l'on se réfère au palmarès du sprinteur le plus emblématique du XXIe siècle.
Baugé n'aura donc pas à affronter en demi-finale son éternel rival, le Britannique Jason Kenny , qui l'avait battu en finale à Londres.
-Morelon attend toujours son successeur-
A Rio, Kenny, champion du monde en titre, symbolise son équipe nationale, pratiquement inabordable sur l'anneau de Barra. Une fois de plus, après Pékin et Londres, les Britanniques ont su arriver au top le jour J, dans tous les domaines (préparation physique, approche mentale, matériel). Pour preuve, leur succès jeudi soir dans la vitesse par équipes.
Le sprint français a décroché le bronze dans cette épreuve. Un lot de consolation par rapport aux espérances élevées. Mais une médaille au moins, ce que visera Pervis dans le keirin. Au vu de son parcours des derniers mois, la barre est haute.
Les "Bleus", qui ont enlevé dix titres mondiaux en vitesse depuis 1996, avaient toujours placé un coureur sur le podium dans cette épreuve-phare de la piste depuis 2000, sans parvenir à décrocher l'or. Mais le maître Daniel Morelon, le dernier à avoir gagné l'or olympique en 1972, attend toujours son successeur.
Pour les Britanniques, l'accroc aurait pu venir des poursuiteuses américaines (Hammer, Catlin, Dygert, Valente), dotées d'une nouveauté technologique, le système de pédalier sur le côté gauche du vélo pour bénéficier d'une meilleure traînée aérodynamique dans les virages de la piste.
Le quatuor britannique (Archibald, Trott, Barker, Rowsell-Shand) a toutefois repoussé la menace en finale. Au prix d'un nouveau record du monde (4 min 10 sec 236), le septième établi depuis le début des compétitions.