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Mark Cavendish, comme Peter Sagan, change de vélo aux JO. Il passe du bitume de la route, des cols et des sprints du Tour de France, au bois de la piste, pour espérer toucher enfin, dans l'omnium, la médaille olympique qui se refuse désespérément à lui.
Si Sagan, son rival du Tour, a opté pour le VTT, "Cav" (31 ans) est revenu à ses premières amours. C'est dans les vélodromes qu'il a commencé à se faire un nom, avant même d'avoir 20 ans, en devenant champion du monde de l'américaine.
En quittant le Tour de France au matin de la 17e étape à Berne, le coureur de l'île de Man voulait mettre toutes les chances de son côté. Pour réussir, enfin, après ses échecs à Pékin-2008, dans l'américaine (9e), et à Londres-2012, dans la course sur route (29e).
L'homme aux trente succès d'étape dans le Tour (quatre en 2016) a choisi la difficulté. L'omnium, six courses mélangeant vitesse et endurance étalées sur deux journées (l'équivalent cycliste du décathlon), réunit des purs spécialistes et des routiers qui le pratiquent depuis des années.
"Cav" en a peu couru. Son résultat le plus significatif est une sixième place en mars aux Mondiaux de Londres après une quatrième place dans la manche de Coupe du monde à Hong Kong.
Peut-il gagner à Rio ? "Tout le monde était sceptique au départ mais, aux Mondiaux, il était déjà pas mal, répond le champion du monde 2014, le Français Thomas Boudat. Au Tour, il allait vraiment très vite."
- 'C'est un peu décevant' -
"Cavendish a la culture de la piste", souligne l'entraîneur de Boudat, Benoît Génauzeau, qui ne voit pas d'incompatibilité dans l'enchaînement Tour-JO "à condition de revenir régulièrement sur la piste": "Les étapes de montagne du Tour de France devaient être pour lui des séances de travail."
A Rio, "Cav" aurait bien aimé courir la poursuite par équipes, histoire d'assurer une médaille tant le groupe britannique semble fort. Les responsables de la sélection en ont décidé autrement.
Dans l'une de ses très rares interviews à Rio, le "Manxman", dépité, a souligné qu'il avait abandonné le Tour pour la poursuite par équipes: "Pour l'omnium, terminer à Paris aurait été un avantage. C'est un peu décevant, mais c'est comme ça que ça fonctionne."
Cavendish a aussi mis en cause à mots couverts Bradley Wiggins , qui serait "super-stressé" et voudrait "être le héros". Il est vrai que les relations entre les deux hommes sont sur le mode alternatif depuis des années.
Ils ont été associés pour le meilleur, deux titres mondiaux de l'américaine en 2008 et 2016 et une campagne victorieuse au Tour de France 2012. Mais aussi pour le pire, quand Cavendish avait été le seul pistard britannique à rentrer bredouille des JO de Pékin 2008. "Wiggo", fatigué par ses poursuites, n'avait pu tenir son rang dans l'américaine.
Pour calmer le jeu, le chef par intérim du cyclisme britannique, Andy Harrison, a nié tout problème entre Wiggins et Cavendish: "Ce sont deux des plus grands coureurs que la Grande-Bretagne ait jamais produit. Ils ont tous deux de fortes personnalités et, pour tout dire, je suis plus intéressé par ce qu'ils font sur le vélo plutôt que ce qu'ils disent en public."