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L'équipe de France de vitesse, emmenée par Grégory Baugé, se lance à la quête de l'or, dès jeudi, pour l'ouverture des compétitions de cyclisme sur piste sur le vélodrome des JO de Rio, quatre ans après la désillusion de Londres.
"C'est du grand Baugé !", confie à l'AFP Michael d'Almeida, le troisième homme du trio de vitesse qui est le confident du Guadeloupéen. Tant mieux pour les "Bleus" qui ont buté tant à Londres qu'à Pékin quatre ans plus tôt sur le mur britannique. A domicile, en 2012, les pistards britanniques avaient enlevé sept titres sur un maximum possible de dix.
Les sept engagés français disposent tous d'une fenêtre. Plus ou moins grande, certes, même si la moins connue des Bleus, Laurie Berthon, pourrait être la belle surprise de Rio. Depuis sa médaille d'argent des derniers Mondiaux, la Lyonnaise (24 ans) s'est prise à rêver du titre malgré la tenante britannique Laura Trott .
"Mieux armé qu'à Londres"
Par-dessus tout, la vitesse individuelle, le titre-phare, attise la convoitise française. L'école la plus souvent couronnée aux Mondiaux depuis deux décennies -dix titres !- attend l'or olympique... depuis l'inoubliable Daniel Morelon (1968 et 1972). Elle s'en remet évidemment à Baugé bien qu'elle aligne aussi François Pervis dans cette épreuve. Mais le Lavallois le dit lui-même: "J'ai plus de chances en keirin qu'en vitesse."
"Je me sens mieux armé qu'à Londres", annonce Baugé. A Rio, l'Antillais paraît détendu, confiant, transfiguré par le rendez-vous des JO. "Je ne sais pas si ça existe d'être à 100 %, alors je dirais à 98 %", s'amuse-t-il en réponse à une question sur ses résultats en demi-teinte cette saison.
Les Français, qui veulent tenir compte des enseignements du passé, ont tout axé sur Rio. Quitte à négliger quelque peu les championnats du monde de Londres où les sprinteurs ont été en retrait. Ils sont allés ensuite en juin à Copenhague "pour rouler sur une piste identique à celle de Rio" selon les explications de leur entraîneur Laurent Gané. Car le vélodrome olympique, l'un des derniers équipements prêts à Rio, n'a ouvert que très tardivement.
Wiggins et 'Cav' les stars anglaises
Aucune épreuve de préparation n'a pu avoir lieu sur la piste de 250 mètres en bois blond, du pin de Sibérie. Tous les pistards sont donc logés à la même enseigne. Qu'ils soient ou non déjà couverts d'or, tel les Britanniques Bradley Wiggins , candidat (dans la poursuite par équipes) à un cinquième titre aux JO après avoir fait un aller-retour piste-route, ou Jason Kenny , le tombeur de Baugé en finale de la vitesse à Londres.
Mark Cavendish, leur compatriote qui était rentré bredouille de Pékin, enchaîne la piste dans le prolongement du Tour de France et de ses quatre victoires d'étape. Il postule dans l'omnium, une épreuve en six actes (l'équivalent du décathlon en cyclisme) Thomas Boudat, champion du monde en 2014, vise aussi malgré le statut de favori de Fernando Gaviria, alias le "missile" colombien.
Dès jeudi, la vitesse par équipes donne le ton. Pour les Français, abonnés au podium lors des quatre dernières éditions, le seul titre date de 2000. Gané, qui lançait alors la "Dream Team" (avec Rousseau et Tournant), annonce les adversaires: "La Nouvelle-Zélande, les Pays-Bas, l'Allemagne, l'Australie et la Grande-Bretagne."
"Cela va se jouer à des petits détails, à trois fois rien", prévoit Pervis, titularisé au poste de relayeur de préférence à Kévin Sireau en raison des contraintes de quotas. "On a une très bonne équipe. On ne sera pas loin de la gagne".