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Les Français, conscients du gouffre qui les a séparés des finalistes du tournoi de vitesse par équipes, se sont satisfaits jeudi de la médaille de bronze olympique décrochée au vélodrome de Rio, avec toutefois un petit air de résignation.
"On est très loin des deux premières équipes. On n'a rien à regretter, on doit être très content de cette médaille de bronze, on aurait très bien pu faire quatrièmes", a estimé François Pervis, titularisé au poste de relayeur entre Grégory Baugé et Michaël d'Almeida.
"On avait l'espoir de faire mieux au départ, d'être plus proche. Mais, quand on a vu les qualifications, à une demi-seconde...", a relevé le Lavallois à sa descente du podium, où les deux premières places ont été confisquées par la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande, championne du monde en titre.
"J'ai très vite compris qu'il y avait deux équipes hors d'atteinte et qu'après il fallait aller se battre contre les autres", a renchéri Michaël d'Almeida.
Les Britanniques, comblés par leur récolte de Pékin et de Londres (sept titres sur dix), ont fourbi en secret leurs armes pour mettre tous les atouts de leur côté: nouvelles combinaisons, nouveau vélo, etc. Et ils remontent sur la plus haute marche du podium sans avoir obtenu aucune médaille dans cette épreuve lors des quatre championnats du monde disputés dans l'olympiade.
D'Almeida n'a de fait pas répondu sur les raisons de la différence de niveau considérable. "Si je le savais, je ne serais pas là à vous parler avec une médaille de bronze. J'ai ma petite idée mais je ne vais pas réagir à chaud", a-t-il déclaré en souriant.
"On est des être humains comme eux, on a un vélo comme eux. Donc, ce sont des questions qu'il faut se poser. On a un système différent du leur, parfois ça nous frustre un peu. Mais le résultat n'est pas seulement dans certains retards qu'on a pris, c'est toute une atmosphère, des personnes qui gravitent autour de nous".
- Des bisounours à Londres -
"Je suis amplement satisfait de la préparation qui a été menée", a toutefois précisé le finisseur de l'équipe de France. "Je salue le staff qui a parfaitement rempli sa mission. Mais moi, tout ce qui envahit ma tête, ce n'est pas seulement ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est tout ce qui s'est passé depuis ces deux, trois, quatre dernières années".
Une référence non voilée aux turbulences qui ont affecté l'olympiade, notamment le départ fracassant de Florian Rousseau de son poste d'entraîneur national en 2013.
Pour d'Almeida, cette médaille ne se compare pas à l'argent obtenu aux JO 2012. "A Londres, on s'est rendu compte du retard après. On était un peu comme des bisounours, on était ultra-confiant. C'était totalement autre chose."
Et d'ajouter, sybillin : "ça fait du bien de quitter le vélodrome en ayant gagné".
Reste qu'à l'inverse de leurs rivaux, les Français n'ont pas progressé chronométriquement par rapport aux derniers Jeux.
"On plafonne, on n'arrive pas à passer le cap", a reconnu le DTN Vincent Jacquet. "On sort de deux années compliquées. On a bien bossé, on est entré dans une belle relation de travail pour la recherche et le développement. On met en place de nouvelles méthodes de préparation, de nouveaux outils".
Dans ces conditions, la médaille de bronze doit être appréciée à sa juste valeur, pour le DTN: "Elle n'était pas gagnée d'avance ! elle a été gagnée avec des valeurs collectives, quoi qu'en disent certains. Si on n'est pas une équipe, on n'arrive pas avec cette médaille !"