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S'il avait été retenu en 2008 par l'Agence spatiale européenne pour devenir astronaute, David Florence aurait probablement remisé son canoë au garage: depuis lors, l'Ecossais né à Aberdeen a remporté l'argent à Pékin en C1 et en C2 à Londres et vise l'or à Rio, dans les deux spécialités.
"C'est un gros, gros bosseur, on est nombreux à être impressionnés par sa capacité à s'entraîner. Pour moi, c'est une grosse chance de médaille": le compliment ne vient pas de n'importe qui, mais tout simplement du Français Tony Estanguet , légende du canoë, désormais retraité et triple champion olympique dont la dernière fois à Londres en 2012.
Londres 2012, où Florence, très attendu, peut-être trop, avait craqué en C1, terminant 10e avant d'empocher l'argent en C2 avec son partenaire Richard Hounslow .
Depuis, l'Ecossais d'Aberdeen, âgé de 33 ans, déjà argenté à Pékin en C1 derrière le Slovaque Michal Martikan , absent à Rio, s'est reconstruit et poursuit son rêve de doublé C1-C2, inédit aux Jeux.
Troisième des qualifications dimanche en C1, ce presque sosie de l'ancien cycliste irlandais Sean Kelly, sera-t-il déçu s'il ne décroche pas l'or mardi sur le bassin d'eau vive de Deodoro ?
"L'important pour moi est de faire une manche dont je serai satisfait, après ça dépendra du Français (Gargaud, 2e), de l'Allemand (Tasiadis, 1er), du Slovaque et aussi du Slovène", confie-t-il en français, l'une des cinq ou six langues étrangères qu'il maîtrise, dont le mandarin.
Capable de donner une interview en portugais à une télévision brésilienne, le champion du monde de C1 2013 et 2015, possède aussi de bonnes notions de russe, langue qu'il a commencé à apprendre lorsqu'en 2008 il a répondu à une annonce de l'Agence spatiale européenne (ESA) qui cherchait à recruter quatre futurs astronautes.
Mais Florence ne figure pas parmi les quatre heureux élus (sur plus de 8000 candidats), ce qui ne l'empêche pas quelques mois plus tard de monter sur le podium à Pékin.
"Son double projet (C1 et C2), c'est très ambitieux, reconnaît Estanguet. Il a son style qu'il a réussi à développer, assez atypique. Il a beaucoup d'amplitude, un style un peu saccadé, mais en même temps, il a une grande précision."
"Il est un peu passé à côté à Londres, ajoute le Français qui se reconnaît un peu dans l'Ecossais. On l'attendait beaucoup, ça n'a pas été simple de se reconstruire. Il me rappelle un peu moi, quand j'étais passé à côté à Pékin... Qautre ans plus tard, on revient plus fort. Il a un petit avantage d'avoir réussi à gérer un échec et un succès."
Premier homme depuis le Suisse Charles Dussuet (en 1953) à devenir champion du monde la même année (en 2013 à Prague) à la fois en canöé monoplace (C1) et en double (C2), Florence, diplômé en mathématiques de l'Université de Nottingham, n'est pas prêt à lâcher la pagaie et l'eau vive qu'il aime tant.
Arrêtera-t-il après Rio ? "C'est si difficile de se qualifier pour les JO que j'espère que les Jeux de Rio ne seront pas mes derniers... J'aimerais vraiment être à Tokyo" dans quatre ans.