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Oubliée la déception de Londres où ils avaient terminé au pied du podium: Gauthier Klauss et Matthieu Péché ont remporté jeudi à Rio la médaille de bronze de slalom en canoë biplace, offrant à la France une deuxième breloque en slalom après l'or de Gargaud en C1.
"Même si on était venu pour chercher l'or, c'est une médaille de bronze qu'on va savourer", réagit le barbu Matthieu Péché, si heureux d'avoir décroché le podium au terme d'une "super finale où le C2 a montré qu'il méritait de rester au programme des Jeux".
"Quand on regardera derrière tout ce qui a été fait, cette médaille elle vaut de l'or", ajoute Péché, qui comme son compère a commencé enfant dans le club d'Epinal.
Car il leur en fallu du courage pour se remobiliser après l'énorme coup de blues de Londres où encore en course pour une médaille, ils avaient vu tout s'écrouler en touchant une porte à quelques encablures de l'arrivée.
Les Vosgiens, tous deux âgés de 28 ans, n'ont certes pas réussi à succéder au duo Franck Adisson / Wilfrid Forgues , seul équipage tricolore champion olympique de la spécialité, en 1996 à Atlanta, mais ils ont apporté à la France une deuxième médaille en slalom après l'or remporté par le Marseillais Denis Gargaud en C1.
Deuxième temps des qualifications, le binôme n'avait réussi que le 5e temps des demi-finales.
Et deuxième temps provisoire de la finale sur le stade d'eau vive de Deodoro, derrière les futurs vainqueurs, les cousins slovaques Ladislav et Peter Skantar, après le passage des sept premiers bateaux, le duo a alors attendu dans l'angoisse le passage des trois derniers binômes.
Les Britanniques David Florence et Richard Hounslow s'emparaient finalement de la 2e place, comme à Londres tandis que les Tchèques Jonas Kaspar et Marek Sindler esquimautaient à deux portes de la ligne.
-'L'attente c'était horrible'-
Ne restait plus que l'équipage allemand pour priver les Français d'une médaille. Mais Franz Anton et Jan Benzien, meilleur temps des demi-finales, ne signaient que le 4e chrono.
L'entraîneur slovaque sautait dans l'eau pour embrasser ses deux champions olympiques. Les Français eux pouvaient souffler.
"On a eu une longue attente, les derniers bateaux pouvaient nous passer devant à la pagaie", explique Klauss. "Heureusement pour nous, malheureusement pour eux, ils n'ont pas réussi."
Comment ont-ils vécu cette longue attente? "On se dit alors +on va encore finir 4e+... C'est dur de souhaiter du mal à ses adversaires, mais voilà, nous on voulait cette médaille."
"Les Allemands étaient devant nous à un moment mais ils ont moins bien négocié les deux dernières portes assez aléatoires.. l'attente c'était simplement horrible", renchérit Péché.
Les deux hommes, tous deux employés à la SNCF, se connaissent "depuis longtemps". "On a connu des super moments, des victoires comme des grosses défaites, il faut croire que ça sert en C2", souligne Klauss.
A 14 ans, lorsqu'ils ont débuté à Epinal, avant de rejoindre plus tard Pau, pouvaient-ils imaginer un tel destin? "A 14 ans, on nous appelait les crevettes, on n'était pas bien solide mais on se différenciait par notre technique."
"A nos débuts on a navigué sur le basin d'Epinal, on a développé autre chose que la carrure. Le reste est venu après", ajoute le médaillé de bronze.
Pour leur entraîneur, Thierry Saidi, très ému, "Gauthier et Matthieu ont atteint une maturité athlétique, une intelligence de course supérieure".
Le canoë biplace, ajoute-t-il, "c'est un sport d'équipe (...) et ils ont été bons l'un pour l'autre, dans les moments durs comme dans les bons moments".