Happy Birthday : |
A seulement 19 ans, Shakur Stevenson a déjà beaucoup de responsabilités sur les rings de boxe et en dehors: il doit notamment permettre aux Etats-Unis de renouer à Rio avec la gloire olympique qui les fuit depuis 2004.
Avec son matricule qui semble tout droit sorti d'un film, Stevenson s'est déjà fait un nom dans la boxe américaine.
Dans la vie, le prodige, baptisé Shakur en hommage à la star du rap Tupac Shakur tué par balles en 1996, ne fait pas du cinéma: ainé d'une fratrie de neuf enfants, il a grandi dans un quartier difficile de Newark, gangréné par la violence.
Et depuis qu'il a découvert la boxe à l'âge de cinq ans, il n'a qu'une idée en tête: "Devenir quelqu'un d'autre qu'un gamin des rues de Newark", a expliqué récemment au quotidien USA Today son grand père Wali Moses qui fut son premier entraîneur.
A Rio, il veut décrocher l'or dans la catégorie des moins de 56 kg et s'ouvrir la porte d'une carrière professionnelle pour permettre à sa famille de vivre mieux, loin de Newark.
Il ne doute pas une seconde qu'il sera sacré champion olympique malgré la participation, pour la première fois aux JO, de boxeurs professionnels.
"Je suis impatient de mettre la main sur cette médaille d'or et de le faire, en plus, devant toute ma famille", a assuré, alors qu'il a lancé sur le réseaux sociaux un appel aux dons pour permettre aux siens de voyager à Rio.
- Le nouveau Mayweather -
"Je me fous (de la présence des pros), ce sont eux qui viennent sur mon territoire, ils ne sont pas habitués à combattre tous les jours ou à devoir faire le poids tous les jours. Et le rythme des combats chez les amateurs est beaucoup plus rapide", a-t-il analysé.
Stevenson est déjà présenté comme le nouveau Floyd Mayweather, dont il a, assurent les observateurs, le style, la rapidité et l'intelligence tactique.
S'il est encore loin du palmarès (49 victoires en autant de combats pour un total de douze titres dans quatre catégories différentes) et de la fabuleuse richesse de Mayweather, Stevensen a déjà marqué les esprits.
Il a collectionné les titres de champion du monde chez les juniors, puis chez les jeunes, avant son sacre lors des jeux Olympiques de la jeunesse 2014 à Nankin (Chine), du jamais-vu pour un boxeur américain.
Stevenson peut redonner fierté à la boxe américaine qui a produit des phénomènes et médaillés olympiques comme Mohamed Ali, Joe Frazier , George Foreman , Sugar Ray Leonard et Evander Holyfield , mais qui n'a plus gagné l'or chez les messieurs depuis 2004 par Andrew Ward.
Pire, il y a quatre ans à Londres, les boxeurs américains ne sont pas montés une seule fois sur le podium, un affront rare pour un pays qui fut longtemps la référence ultime de la discipline.
"J'ai vu que l'équipe des 2012 n'avait ramené aucune médaille, je ne veux rien dire de mal sur eux, mais moi, je vais ramener l'or", a promis Stevenson, dont l'odyssée pourrait alors inspirer Hollywood.