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Pour son ultime combat avant la retraite, la boxeuse française Sarah Ourahmoune s'est offert le plus beau et le plus grand des défis: battre samedi à Rio en finale olympique Nicola Adams , la reine des poids mouches et tenante du titre.
A peine semblait-elle ressentir cette entaille à l'arcade gauche reçue lors de sa victoire en demie jeudi contre la Colombienne Ingrid Valencia. Non, Ourahmoune était plutôt à sa joie, mesurée en surface, mais perceptible dans les termes employés, d'arriver à l'objectif fixé lors de son retour à la compétition en 2014, après deux ans d'arrêt pour donner naissance à sa fille.
"Cette médaille d'or, je la vois en chair et en os, ce n'est plus du domaine du rêve, je suis vraiment ravie", souffle-t-elle, après être allée chercher "avec la tête et les tripes" sa place en finale samedi (14H00 locales, 19H00 françaises).
Ses huit dernières minutes en compétition sur un ring devraient donc être celles de tous les superlatifs, après une longue carrière qui la mène, à l'âge de 34 ans, à son Graal.
"Cette finale, on l'attend depuis un petit moment", jubile son entraîneur Anthony Veniant.
"Et puis, il y a cette opposition avec Adams qui l'avait battue en finale des Championnats d'Europe en 2011, relève-t-il. Ca a toujours été une petite rivalité avec Adams et je pense que Sarah aura à coeur de réaliser un très bon match."
Adams, c'est LA boxeuse star, avec l'Irlandais Katie Taylor . La Britannique de 33 ans était entrée dans l'histoire en décrochant le premier titre olympique de la boxe féminine, devant son public à Londres en 2012.
- Le "charisme" d'Adams -
Comme Ourahmoune, c'est une pionnière de son sport, souvent reléguée dans la soute des combats anonymes.
"C'est une très grande championne, elle a une boxe intelligente, d'instinct, souligne Ouhramoune. Elle a beaucoup de charisme, donc, c'est une fierté pour moi de finir sur cette finale contre elle."
Il faudra, donc, à Ourahmoune, combattante vive et aérienne à la boxe cérébrale, aller puiser dans toutes ses ressources pour renverser la statue Adams, à peine titillée jeudi par la Chinoise Ren Cancan.
"Il faut destructurer un peu sa boxe, avance Anthony Veniant. La Chinoise a gagné le premier round contre elle en lui rentrant un peu dedans et je pense que c'est ce qu'il faudra faire."
Ourahmoune vante, elle, les vertus de "l'envie", du "plaisir", de "l'instinct" mais aussi de "l'intelligence" qui feront la différence samedi au Rio Centro 6.
Argent ou or, ce sera, quoiqu'il arrive, une juste récompense pour la licenciée d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), qui a pris le pli de changer de casquettes dans un quotidien ultra-chargé: sportive de haut-niveau, diplômée en communication à Sciences-Po Paris, entrepreneuse avec sa société qui propose de séances de boxe en guise de "team building", employée de son club et mère de famille. De quoi qualifier sa médaille de celle de la "détermination".